Maison Marie Gérin Lajoie- Hébergement des réfugiés pris en charge par l'État-Ville Émard. 2025.
Actualités Affaires civiques Communautaire Ensemble Le Sud-Ouest Logement Social

Maison Marie Gérin-Lajoie : un premier hébergement pour les personnes réfugiées dans Le Sud-Ouest

Nichée au cœur de Ville-Émard, la Maison Marie Gérin-Lajoie est dédiée à l’hébergement temporaire des personnes réfugiées parrainées par l’État (RPCÉ). Inaugurée officiellement le 13 novembre 2024 par le Centre social d’aide aux immigrants (CSAI), elle est la première structure de ce type à Montréal.

Fondé en 1947, le CSAI a déjà hébergé des femmes et des enfants dans ses anciens locaux situés sur le boulevard de Maisonneuve Ouest à Montréal. Cependant, en 1987, l’hébergement ferme, laissant un vide que l’organisme a cherché à combler pendant des décennies.

L’acquisition d’un immeuble près du siège social, réalisée grâce à un don significatif de l’Institut Notre-Dame du Bon-Conseil, a permis de matérialiser cet objectif.

La Maison, qui porte le nom de la fondatrice du CSAI, dispose de 10 chambres, pouvant acceuillir jusqu’à 22 personnes, explique Malika Agnoug, coordonnatrice de l’établissement.

Il s’agit d’un hébergement transitoire de 21 jours qui permet aux personnes réfugiées d’entamer leur nouvelle vie avec moins de stress, tout en étant logées, nourries et accompagnées dans toutes leurs démarches.

La cuisine de la Maison Marie Gérin-Lajoie

Les lieux sont agréables, les chambres sont confortables et les espaces communs sont aménagés pour favoriser la convivialité et l’entraide : on y trouve une grande cuisine, des salles polyvalentes pour des activités collectives et même un jardin récemment inauguré, a constaté Nouvelles d’ici en visitant les lieux.

Les activités quotidiennes permettent aux réfugiés de tisser des liens, de partager leurs histoires et de participer à des projets collectifs, explique encore Mme Agnoug. Les événements, tels que les collectifs familiaux organisés chaque samedi, offrent aux enfants un espace pour faire leurs devoirs tout en étant près de leurs parents.

Accueil et accompagnement

Malika Agnoug, coordonnatrice de la Maison Marie Gérin-Lajoie

En vérité, le bâtiment accueillait des réfugiés bien avant l’inauguration officielle. De 2022 à 2024, la maison a hébergé 210 personnes, dont 74 enfants, provenant notamment d’Afghanistan, de Syrie, du Sénégal, du Venezuela, de Haïti, d’Iran, et d’Ukraine.

« Les réfugiés accueillis ici viennent souvent de situations désespérées, ayant passé, pour certains, des années dans des camps, attendant un pays d’accueil », indique Mme Agnoug.

Durant leur séjour, les personnes bénéficient d’un soutien intensif pour leur permettre de s’adapter à leur nouvel environnement, de trouver un logement permanent et de se familiariser avec les services publics.

Chaque personne accueillie est assignée à un intervenant ou intervenante, qui la guide dans ses démarches administratives, l’aide à ouvrir un compte bancaire, à obtenir un numéro d’assurance sociale, à inscrire ses enfants à l’école et à accéder aux soins de santé.

Des histoires émouvantes

Celles et ceux que Nouvelles d’ici a pu rencontrer sur place, semblent apaisés, même si des défis les attendent pour devenir autonomes.

« Tout va très bien [maintenant] », se réjouit George*, originaire du Congo. Il évoque laconiquement son parcours difficile, ayant passé 15 ans dans un camp de réfugiés au Kenya, avant d’arriver au Canada.

« Si je trouve un peu d’argent, je vais évoluer vers la musique parce que je suis un musicien », confie-t-il. Mais d’abord, Georges est prêt, dit-il, à accepter le premier emploi qui se présente pour subvenir à ses besoins urgents et surtout trouver un appartement.

Avec les 850 $ qu’il dit toucher mensuellement du gouvernement du Québec, la mission semble ardue et il ne lui reste qu’une semaine à passer à la Maison avant de devoir quitter les lieux. Mais il y travaille, sans relâche, avec l’aide des intervenants du CSAI, soutient Mme Agnoug.

Aldini*, quant à lui, vient du Salvador et s’efforce de s’adapter à cette nouvelle vie, malgré la barrière de la langue. À l’aide d’une application de traduction, il nous explique qu’il a dû quitter son pays à cause de violences psychologique et physique subies. Souriant, lui aussi dit être à la recherche d’un logement et d’un premier emploi.

*Pour des raisons de sécurité, les réfugiés cités dans cet article sont identifiés seulement par leurs prénoms et ne sont pas pris en photos.

Les photos dans cet article ont été prises par Nouri Nesrouche le 4 mars 2025.


Dernières nouvelles d’ici


L’information locale, c’est important pour vous ?

Saviez-vous que vous pouvez vous impliquer dans ce journal numérique 100% local, à but non lucratif et indépendant qui a rejoint 310 044 lectrices et lecteurs en 2024.
Rejoignez notre équipe pour couvrir l’actualité locale de LaSalle, Lachine, Verdun et du Sud-Ouest ou si vous avez une entreprise, un commerce ou un organisme, devenez un Partenaire d’Ici pour vous faire connaître des milliers de personnes qui nous lisent chaque semaine tout en aidant à assurer la viabilité de notre journal à but non lucratif.

Nouri Nesrouche
Nouri Nesrouche pratique le journalisme depuis 23 ans. Après avoir travaillé pour deux grands titres francophones en Algérie, il a intégré la rédaction de Nouvelles d’ici en juin 2024 grâce à la Bourse média de la Fondation canadienne des relations raciales. Durant sa carrière, Nouri a produit de grands reportages, notamment à l’étranger, des chroniques politiques, et beaucoup d’informations de proximité. En plus de la politique et des affaires civiques, il s’intéresse beaucoup à la culture.