Exposition-Marie-Claire Séguin-Quai 5160-janvier 2025.
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L’inconnu comme muse : Marie-Claire Séguin expose au Quai 5160 à Verdun

Plus connue pour ses chansons, la Verdunoise Marie-Claire Séguin se dévoile aujourd’hui dans ses peintures. À Verdun, le Quai 5160 accueille son exposition intitulée L’inconnu est un rendez-vous jusqu’au 9 mars 2025.

L’auteure de Récolte de rêves, l’un des grands classiques de la chanson québécoise, s’aventure aujourd’hui dans le monde de la peinture, une discipline qu’elle explore avec la même passion et curiosité qui ont marqué sa carrière musicale. Marie-Claire Séguin n’est pas une novice dans le domaine de l’art visuel. Cela fait 30 ans qu’elle pratique la peinture comme moyen d’exprimer sa créativité.

Pour elle, chaque acte créateur est une rencontre significative avec soi-même, un moyen de se connecter à ses émotions et à son corps. « La disponibilité à ce qui est, la présence du corps dans le geste », explique-t-elle à Nouvelles d’Ici, sont des éléments essentiels de son processus artistique.

La fluidité de l’encre

Dans ses œuvres, elle privilégie l’abstraction pour aborder des thèmes complexes, oscillant entre un regard désabusé et une joie authentique. Mme Séguin évoque la fluidité de l’encre et la surprise qu’elle procure, révélant une matière vivante qui semble avoir sa propre destination.

« J’aime jouer avec le papier, l’encre, et la rencontre de nous trois », déclare-t-elle, soulignant l’interaction dynamique entre l’artiste et les matériaux.

L’exposition  L’inconnu est un rendez-vous illustre cette démarche. Pour Mme Séguin, chaque toile est un voyage d’exploration. Elle commence sans intention précise, laissant la matière et les couleurs guider son pinceau.

Cette approche lui permet de s’éloigner des jugements et des attentes, favorisant une expression authentique. « Accepter l’inconnu, les surprises et la rencontre avec la matière », dit-elle, est au cœur de sa pratique.

Quête de liberté

Anémones, tableau en hommage à quatre de ses amies, décédées.

Lors de notre entretien, la Verdunoise a exprimé sa joie d’exposer au Quai 5160. Elle décrit l’espace comme « formidable » et souligne que le lieu permet une interaction plus large avec le public.

« Ça donne un regard avec une distance qui est saine et qui fait du bien », affirme-t-elle. C’est une opportunité pour l’artiste de se voir sous un nouveau jour, de prendre du recul et d’apprendre à comprendre son propre travail.

L’art abstrait, qu’elle a choisi d’explorer, représente pour elle un cheminement personnel. « J’ai commencé sans attente, juste pour prendre de la distance avec la précarité de mon métier de chanteuse », confie-t-elle. Cette quête de liberté, tant dans sa voix que dans son geste, se traduit par une recherche constante d’authenticité.

Marie-Claire Séguin évoque également l’importance de la solitude dans son processus créatif. « J’ai besoin de me retrouver seule face à l’expression », dit-elle.

Cette solitude lui offre un espace pour développer sa voix artistique, un espace où elle peut se permettre d’explorer, d’échouer, mais aussi de réussir. La dualité entre sa carrière musicale et sa passion pour la peinture nourrit sa créativité, chaque discipline renforçant l’autre.

Un ensemble de rencontres

Les références littéraires et musicales sont omniprésentes dans son travail. Elle cite des artistes de son univers, comme Jacques Brel et Virginia Woolf, qu’on retrouve dans ses œuvres. « C’est un ensemble de rencontres, de choses qui nous ont profondément bouleversées », souligne-t-elle. Ces influences se reflètent dans ses tableaux, qui portent souvent des thèmes à la fois personnels et universels.

La question de la liberté est centrale dans son œuvre. Pour Marie-Claire, « être disponible à ce qui monte, à ce qui vient » est primordial. Cette disponibilité se manifeste dans le plaisir qu’elle trouve à créer, à jouer avec la matière. « Peindre, c’est jouer. On n’a pas le dernier mot », dit-elle.

En somme, l’exposition L’inconnu est un rendez-vous est une invitation à découvrir une autre facette de Marie-Claire Séguin. Au Quai 5160, le public aura l’occasion de rencontrer l’artiste sous un nouveau jour, et de partager un moment avec son univers intérieur. 

Les photos dans cet article ont été prises par Nouri Nesrouche le 28 janvier 2025.


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Nouri Nesrouche
Nouri Nesrouche pratique le journalisme depuis 23 ans. Après avoir travaillé pour deux grands titres francophones en Algérie, il a intégré la rédaction de Nouvelles d’ici en juin 2024 grâce à la Bourse média de la Fondation canadienne des relations raciales. Durant sa carrière, Nouri a produit de grands reportages, notamment à l’étranger, des chroniques politiques, et beaucoup d’informations de proximité. En plus de la politique et des affaires civiques, il s’intéresse beaucoup à la culture.