Les grosses têtes d’Henri : une exposition qui n’en manque pas au centre Henri-Lemieux jusqu’au 9 août à LaSalle

Drôles et non moins réussies, de grosses têtes d’oiseaux et autres créatures fantastiques sont exposées jusqu’au 9 août au centre Henri Lemieux. L’exposition Les grosses têtes d’Henri propose une trentaine d’œuvres qui ne manqueront pas de vous surprendre.

Portée par la Corporation du Centre culturel et communautaire Henri-Lemieux, cette exposition est le résultat de séries d’ateliers d’initiation à la sculpture de papier mâché, offerts au grand public en 2023 et 2024. Un projet collaboratif et inclusif qui a permis à une soixantaine de personnes de mettre « la main dans la colle », pour reprendre l’expression de Julie Bilodeau, directrice des programmes du centre Henri-Lemieux.

Une chaîne de collaboration…

Des cartons d’œufs récupérés dans les bacs à recyclage et du papier journal cédé par le propriétaire du dépanneur du coin de la rue ont servi comme matière première pour les travaux. Une patère pour créer un arbre grandeur nature. L’artiste Rafaël Gosselin Thivierge a mis en scène et monté cette installation, tout comme il a aidé les enfants dans toutes les étapes de création.

Une chaîne de bénévoles a permis l’existence du projet, et une dynamique de partenariat entre plusieurs organismes s’est installée. Héritage Laurentien a fourni son expertise pour choisir les modèles d’oiseaux parmi la faune du parc des Rapides. La Corporation de l’espoir, organisme à but non lucratif de soutien aux personnes avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA) ou une déficience intellectuelle, a pu, grâce à cette activité, faire participer certains de ses membres, le Centre du Vieux Moulin et Airsom-Centre Prisme n’ont pas hésité non plus à apporter leur aide.

… pour un projet structurant

La Ville de Montréal a accepté de financer ce projet et a reconduit son financement sur la base des résultats.

C’est la première fois que LaSalle reçoit un financement dans le cadre de la pratique artistique amateur. Lors du vernissage de l’exposition, le 12 juillet, Mme Bilodeau a annoncé, sous les applaudissements, que la Ville a décidé très récemment de reconduire le financement pour une 3^e fois. « C’est comme une reconnaissance que le projet est une approche structurante, un levier pour faire une activité signature […] assurément c’est une activité qu’on veut récurrente », a-t-elle fait remarquer.

Dans son allocution, Nancy Blanchet, la mairesse de LaSalle, a qualifié ce projet d’exemplaire. « Je suis convaincue qu’il y a un petit bout de la personnalité de chacun dans chacune de ces têtes-là. », a-t-elle dit, en soulignant la qualité participative et inclusive du projet.

Des étoiles plein les yeux

Du haut de ses 7 ans, Loïc Belisle-Gauthier est l’un des artisans de cette belle création collective. « J’expose une tête de lapin que j’ai réalisé en 4 jours. J’ai beaucoup aimé cette activité et j’ai appris comment faire plus de bricolage », indique l’artiste en herbe. Chez Loïc et d’autres artistes présents au vernissage, le bonheur fait scintiller les étoiles dans leurs yeux.

Valérie Annabèle Gareau fait partie des jeunes de la Corporation de l’espoir. Ce jour-là, elle expose la méduse qu’elle a réalisée avec ses amis. Un sourire irradie son visage pour nous dire tout le « bien » qu’elle a ressenti en prenant part à ce projet.

À la question de savoir si elle voudrait participer l’année prochaine, elle répond « Oui » avec enthousiasme. Sa maman souligne toute l’importance de reconduire ce projet : « Je trouve que c’est une belle initiative. Il n’y a pas beaucoup d’organismes qui font ce type de projets qui permet aux enfants comme Valérie d’apprendre à créer des choses, et à s’intégrer. Je demande à la Ville de Montréal de reconduire cette initiative et d’organiser si possible davantage de sessions. »

L’artiste Carole Charbonneau a encadré bénévolement les ateliers avec les jeunes de la Corporation de l’espoir. Rencontrée également lors du vernissage, elle décrit une expérience inédite et un défi pour elle, de travailler avec des participants et participantes aux besoins particuliers.

« J’ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec les jeunes de La corporation de l’espoir. Il y en a qui ne voulaient pas toucher, qui avaient peur de mettre la main dans le papier mâché, dans la colle, de sentir des textures… puis ils ont appris, et on s’est beaucoup amusé. », affirme Mme Charbonneau.

Les Grosses têtes d’Henri sont exposées au Centre Henri-Lemieux jusqu’au 9 août. Mais, Julie Bilodeau espère bien pouvoir faire voyager l’exposition dans d’autres espaces à LaSalle.

La photo de l’exposition en haut de cet article a été prise le 12 juillet 2024 par Nouri Nesrouches.