Corridor écologique du Sud-Ouest - Parc Leroux LaSalle
Actualités Affaires civiques Affaires d'ici Chez nous Communautaire Environnement LaSalle Le Bronx Le Sud-Ouest Municipal Nature Urbanisme

Les chants perdus de la nature : à quoi sert le Corridor écologique du Grand Sud-Ouest ?

Le 13 avril 2025 à la maison de la culture Marie-Uguay, le vulgarisateur scientifique et écrivain Michel Leboeuf a eu une conférence sur la perte sonore des chants de la nature. Certaines espèces étant disparues, il y a déjà une perte irrémédiable, mais des efforts collectifs tel le Corridor écologique du Grand Sud-Ouest existent, pour conserver les espèces animales et végétales encore présentes. 

La rencontre avec le vulgarisateur a été organisée par le regroupement citoyen des Amis du parc Angrignon avec la Société de biologie de Montréal (SBM), dans le studio de la maison de la culture prêté par la Ville de Montréal.

M. Leboeuf a expliqué les effets de la pollution sonore attribuable à l’homme et la perte de patrimoine sonore qu’elle entraîne. 

Détenteur d’une maîtrise en biologie de l’UQAM, Michel Leboeuf est l’auteur de nombreux ouvrages sur la biologie, dont deux ont reçu le prix Hubert-Reeves et l’un le prix Gisèle Lamoureux en 2023.
Crédit photo : René Leclerc

Quand on pense aux chants perdus, on pense d’abord aux chants des oiseaux, mais il y a bien plus. Les insectes chantent, les amphibiens aussi. Plusieurs animaux vocalisent pour attirer un partenaire, pour revendiquer leur territoire, pour alerter leurs congénères ou simplement pour garder contact entre eux.

Et il n’y a pas que les animaux. Le domaine de la bioacoustique des plantes est en plein développement et les scientifiques font régulièrement des découvertes sur cet aspect. M. Leboeuf a consacré un chapitre entier à ce sujet de pointe dans son livre Les chants perdus de la nature.

Selon le conférencier, il y a cinq périls qui menacent la biodiversité actuellement : les changements climatiques, la dégradation des habitats par la pollution, l’introduction d’espèces exotiques envahissantes, la surexploitation des ressources et, le plus important de tous, la fragmentation des milieux de vie et la perte d’habitats. 

Les chiffres sont alarmants, décrit le vulgarisateur. « Nous perdons 1.7 hectare de forêt par minute. C’est comme un tsunami constant », illustre M. Leboeuf. Entre 2010 et 2017, nous avons perdu 70% de la biomasse des mammifères sauvages et 41% de celle des insectes au niveau mondial. 

Il y a un seuil critique: au moins 30% d’une superficie doit être préservée sous forme de milieu naturel pour permettre à la biodiversité de se maintenir. La Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP 15), tenue en décembre 2022, a établi une cible de 30% de milieux naturels à protéger d’ici 2030.

Connecter pour protéger

En plus de créer des zones protégées, la connexité entre les milieux est aussi importante. Elle favorise le mouvement des populations et permet le partage tant dans le règne animal que végétal. 

Actuellement, il y a des mouvements partout au Québec qui travaillent à la création de corridors écologiques. Les diverses régions s’assurent ainsi que leurs couloirs écologiques soient connectés avec ceux des régions limitrophes. 

Un corridor écologique, officiellement inauguré en septembre dernier, relie des espaces verts des arrondissements de LaSalle et Le Sud-Ouest. 

Il est indiqué par des affiches en forme de fleurs de diverses couleurs représentant les sortes de végétaux qui s’y retrouvent (arbres, arbustes ou fleurs). Ces pancartes sont notamment présentes dans les parcs De La Vérendrye et Ignace Bourget, qu’il suffit de suivre pour explorer le corridor écologique du Grand Sud-Ouest.

François Arteau, des Amis du parc Angrignon, explique qu’en 2022, l’association citoyenne a reçu une bourse TD Amis des parcs. Ils ont utilisé ces fonds pour ajouter des plantes florales à quatre endroits en bordure du boulevard Des Trinitaires, entre la rue D’Aragon et l’avenue Lamont. 

« Ces plantations de plantes indigènes vivaces créent un lien entre le Corridor écologique du sud-ouest et le parc Angrignon, pour les pollinisateurs », explique M. Arteau. 

Il ajoute qu’une partie importante du parc Angrignon n’a jamais été déboisée, soit près de 40 hectares. « Cette superficie non parcellée aide au maintien de la biodiversité. C’est une superficie importante, surtout en milieu urbain », affirme-t-il.

L’Université Concordia analyse actuellement l’impact du corridor écologique du Grand Sud-Ouest sur la biodiversité. Les chercheurs effectueront aussi trois séances de dénombrement des papillons dans le sud-ouest au cours des mois de juillet, août et septembre 2025.

La photo en haut de cet article d’un panneau de signalisation du Corridor écologique du Sud-Ouest au Parc Leroux à LaSalle a été prise par Karine Joly en avril 2025.

Francine Campeau
Collaboration spéciale
Résidente de LaSalle depuis quelques mois, Francine a vécu 50 ans à Ville-Émard, après 11 ans à Saint-Henri. Retraitée après 25 ans de carrière comme avocate au privé, elle a également été gestionnaire au sein de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ). L’un de ses buts est d’informer les personnes aînées quant à leurs droits. Francine Campeau est une membre de la deuxième cohorte des ateliers de journalisme citoyen de Nouvelles d’Ici.


Dernières nouvelles d’ici


L’information locale, c’est important pour vous ?

Saviez-vous que vous pouvez vous impliquer dans ce journal numérique 100% local, à but non lucratif et indépendant qui a rejoint 310 044 lectrices et lecteurs en 2024.
Rejoignez notre équipe pour couvrir l’actualité locale de LaSalle, Lachine, Verdun et du Sud-Ouest ou si vous avez une entreprise, un commerce ou un organisme, devenez un Partenaire d’Ici pour vous faire connaître des milliers de personnes qui nous lisent chaque semaine tout en aidant à assurer la viabilité de notre journal à but non lucratif.

Collaborations spéciales
Avec les collaborations spéciales de Nouvelles d'Ici, les gens d'ici ont l'opportunité de joindre leur voix à l'équipe des collaborateurs de NDI.