À moins d’un an des élections municipales du 2 novembre 2025 et à l’invitation de Nouvelles d’Ici, le maire d’arrondissement, Benoit Dorais, a fait une rétrospective de son mandat et de ce qu’il veut accomplir dans Le Sud-Ouest dans les prochains mois lors d’une entrevue avec Aziz Mestiri, Véronique Aglat et Francine Campeau.
« Une marque de commerce de mon administration est de redonner le plein usage et le plein potentiel des parcs à la population », avance d’emblée l’élu au sujet de ses réalisations phares. Il cite ainsi un investissement de 19,4 M$ pour la réfection de 12 parcs, réalisée en trois étés, pour remettre en état des infrastructures et y ajouter des installations de loisir.
La cadence du verdissement dans Le Sud-Ouest est une deuxième priorité pour lui. M. Dorais décrit que le rythme de plantation de 3229 arbres en trois ans est « énorme », et n’aurait pu se faire sans l’aide d’une « expertise développée chez nous ». Les cols bleus de l’Arrondissement ont planté 60% du total des arbres.
Autre réalisation majeure: le lancement du Plan local de déplacement (PLD) du Sud-Ouest, « attendu depuis très longtemps », retardé en raison des travaux de l’échangeur Turcot et du pont Samuel-De Champlain. L’Arrondissement a fixé 44 actions à accomplir durant les dix prochaines années pour transformer les modes de déplacements dans le secteur.
Les retards n’ont pas manqué de ralentir un autre projet, pour lequel M. Dorais espère la première pelletée de terre avant les prochaines élections municipales. La rénovation majeure de la bibliothèque Saint-Charles a connu plusieurs moments d’arrêt et démarrage, dans des circonstances similaires à ceux de la bibliothèque L’Octogone à LaSalle, analyse M. Dorais.
La participation citoyenne dans Le Sud-Ouest
Le maire d’arrondissement cite le rôle de la consultation citoyenne pour définir la forme et le fond de plusieurs des projets phares cités.
« C’est dans l’ADN du Sud-Ouest, on consulte et on implique énormément nos gens, affirme-t-il. Lorsqu’on développe de nouveaux secteurs, la population est mise dans le coup en amont, on n’attend pas d’avoir un projet déposé par un promoteur pour consulter de façon légale. »
La participation citoyenne est ainsi saine, mais elle reste perfectible, soutient l’élu. « L’enjeu, c’est d’aller chercher les gens qui s’intéressent moins, mais s’ils savaient qu’ils ont l’opportunité, ils viendraient, car ils diraient “j’ai décidé pour mon parc” ».
À cet obstacle, s’ajoute un autre. Le travail des organisations publiques fait face à un défi de « rétroaction », estime M. Dorais, pour tenir la population au courant des avancées sur des enjeux locaux. Un projet peut nécessiter maintes procédures sur plusieurs années, mais la personne citoyenne ne peut avoir conscience des évolutions par défaut, croit-il.
Encore faut-il que le message arrive à destination. « On cherche des moyens d’entrer davantage dans la vie des gens pour qu’ils se disent: “J’ai mon mot à dire, puis c’est mon argent, mes taxes” », illustre M. Dorais.
Seul l’électorat du Sud-Ouest décidera si M. Dorais va rester maire en novembre 2025. Il est catégorique: il ne briguera pas le poste de maire à la Ville de Montréal, duquel Valérie Plante tirera sa révérence à ce moment-là.
Et pour la suite, jusqu’au 2 novembre 2025 ?
« Je suis la cinquième génération dans Saint-Henri, et la sixième s’y trouve. J’adore mon coin, j’y ai fait ma vie et je connais mon monde », explique Benoit Dorais, avant d’ajouter qu’il s’agit de la « bonne échelle » où il est « sur son x ».
Le Sud-Ouest, ses quartiers et les disparités qui le caractérisent font qu’il reste encore énormément de choses à faire, estime-t-il.
« [Pour être maire à] la Ville de Montréal, il faut être à un point de sa vie où on se dit que la seule chose qui comptera pendant quatre ans, c’est la Ville de Montréal », avance M. Dorais, également vice-président du comité exécutif.
D’ici le scrutin et au-delà, le défi majeur pour Le Sud-Ouest, selon l’élu, sera « une crise des vulnérabilités » au croisement des crises de l’itinérance et de l’abordabilité du logement. Aux côtés des personnes vivant des problèmes de santé mentale ou de consommation, se trouvent désormais des gens qui ont simplement perdu leur domicile.
« Une personne aînée qui se fait reprendre son logement n’a pas les mêmes besoins qu’une personne dans la rue depuis plusieurs années qui consomme du Fentanyl », nuance M. Dorais, si bien que les villes doivent pouvoir financer un éventail plus vaste de services et de solutions.
Pour lui, la démarche de l’Office de la consultation publique de Montréal (OCPM) en décembre, sur la question de l’itinérance et de la cohabitation sociale, sera majeure pour Le Sud-Ouest.
Corridor écologique du Grand Sud-Ouest : qui analyse son impact sur la biodiversité ?
Le corridor écologique du Grand Sud-Ouest sert de trait d’union entre les quatre zones vertes parallèles de l’arrondissement : le fleuve, l’Aqueduc, le canal Lachine et la falaise St-Jacques.
Réalisé au cours des trois dernières années, il permet de relier d’importants espaces de biodiversité dans LaSalle et Le Sud-Ouest, pour protéger la nature en ville. L’implantation de végétaux endémiques assure la durabilité des buttes et la faune peut passer plus facilement d’une zone à l’autre, favorisant ainsi leur propagation et leur survie.
Ce n’est pas l’arrondissement qui analyse et suit en détail l’impact du corridor sur la biodiversité, mais plutôt du personnel étudiant, affilié à l’Université Concordia.
Benoit Dorais note que le principal marqueur de succès pour l’Arrondissement est le nombre de commentaires positifs en provenance de la population qui a également été consultée pour déterminer la forme du projet dans le territoire.
L’élu précise qu’il est courant pour les services municipaux de coopérer avec des établissements d’éducation supérieur pour évaluer l’impact des projets locaux. À titre d’exemple, il note le cas de l’École de technologie supérieure (ÉTS) qui étudie les effets de l’asphalte sur l’environnement.
Veronique Aglat
Journaliste citoyenne de Ville-Emard
Pas de traverse piétonne près de l’école Charlevoix
Bien que les citoyens et citoyennes l’aient demandé depuis longtemps, il n’y a toujours pas de passage piétons pour traverser la rue De Courcelle au parc de l’Allée des Tanneries, près de l’école Charlevoix.
Le maire Dorais explique que le gouvernement provincial a apporté des changements au Code de la sécurité routière. En vertu de la nouvelle loi, aucune municipalité au Québec ne peut implanter un nouvel arrêt obligatoire à sa seule discrétion.
Préalablement, une personne ingénieure doit approuver les modifications souhaitées. Actuellement, aucune n’accepte d’apposer sa signature à un projet d’arrêt ou de traverse piétonne, qui soit si proche d’une voie ferrée.
L’Arrondissement du Sud-Ouest prévoit faire de gros changements dans ce secteur, là où les rues Saint-Antoine et Saint-Jacques se croisent. Ce projet devrait limiter la vitesse de circulation permise. Lorsque ce sera mis en place, la possibilité d’une nouvelle traverse piétonne dans ce secteur sera réévaluée.
Francine Campeau
Journaliste citoyenne de LaSalle
Ancienne résidente de Ville-Émard
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