Dans le but de revitaliser la vie commerciale du Bronx, l’Arrondissement de LaSalle a adopté un second projet de règlement majeur lors de la séance du conseil d’arrondissement du 3 mars. Dans le quartier, les opinions des commerçantes et commerçants divergent quant au Plan d’implantation et d’intégration architecturale durable (PIIAD) et de zonage, comme l’a constaté Nouvelles d’Ici sur le terrain.
« Je pense que c’est une bonne chose », partage Valérie Allard, propriétaire du Café Mi Amour, au sujet des changements planifiés. Elle arbore une attitude positive bien qu’elle se dit peu informée sur ce dossier. De ses conversations avec sa clientèle, elle déduit que les résidentes et résidents du Bronx souhaitent que le quartier se développe.
« Il n’y a pas moyen d’acheter une pomme à distance de marche. Ça c’est vraiment difficile », explique Andrée-Anne M. Szabo, propriétaire du Café Magda, situé sur la rue Édouard. Selon elle, un désert alimentaire sévit dans le quartier.
Mme Szabo dit comprendre que l’intervention municipale peut restreindre certaines libertés. Toutefois, elle soutient qu’il faut « limiter le nombre de commerces de service et non pas des commerces de proximité » afin de diversifier l’offre et de créer de l’achalandage dans le Bronx.
Le propriétaire du restaurant africain T-unique, Christophe Tapondjou, est totalement en accord avec le projet de modification du règlement de zonage 2098 du Village des rapides. Selon lui, cela va permettre de le revitaliser. « Ça fait partie de nos objectifs », dit-il. M. Tapondjou espère que la rue Centrale puisse devenir plus vivante, attrayante, diversifiée et inclusive.
Des commerces en désaccord ou sans opinion
Quelques rues plus haut, Leo Messina, propriétaire de la station-service Leo Messina Inc., ne pense pas que la rue Centrale puisse devenir la prochaine rue Wellington.
Pour amener davantage de commerces, il faut que les propriétaires d’entreprise soient certains d’avoir un gain financier, ce qui n’est pas le cas ici, affirme-t-il. Lui-même dit avoir du mal à joindre les deux bouts alors qu’il travaille près de 75 heures par semaine.
« Ça fait 20 ans que [la station-service] Crevier est ici, et [la clientèle] ne fait juste que reculer », explique t-il. Pour sa part, son père Charlie Messina trouve que le manque de stationnement aux alentours affecte grandement l’achalandage.
Toujours sur la même rue, Maria Koutroulakis, propriétaire du salon de bronzage Ohlala, convient que le manque de places de stationnement est un enjeu pour le quartier. Toutefois, elle affirme que le projet de modification du règlement de zonage 2098 ne lui fait ni chaud ni froid.
« Comment se fait-il que nous, dans le Bronx, on est pénalisés, mais le boulevard Newman n’est pas pénalisé ? », se questionne Philippe Henry, propriétaire de la Boucherie française sur la rue Édouard.
En désaccord avec le projet, il explique que la concurrence entre commerces est un aspect essentiel. Selon lui, il ne faut pas le négliger, puisque la compétition permet de réguler les prix.
M. Henry indique que des personnes entament une collecte de signatures en opposition au projet. Selon les sources de Nouvelles d’Ici, il serait reproché au règlement envisagé de restreindre plusieurs usages, en faveur du nombre de commerces.
Plusieurs dispositions du projet de règlement sont susceptibles d’approbation référendaire. Une demande d’ouverture de registre pouvait être déposée au plus tard le 19 mars, mais signée par au moins 12 personnes de la zone concernée.
La première version du projet de règlement a fait l’objet d’une séance de consultation publique le 28 janvier. Un citoyen a imploré l’Arrondissement de ne pas adopter le règlement tel quel, car il compromettrait l’agrandissement de sa maison.
D’autres ont critiqué les modifications visant à déplacer à l’étage certains commerces de services situés au rez-de-chaussée. Les nouveaux règlements ne serviront à rien pour la vitalité commerciale du secteur, a ajouté une autre.
La photo de couverture a été prise par Myrialine Catule le 15 mars.
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