Une rencontre, tenue le 27 novembre à l’initiative de AIR-SOM/Centre PRISME à LaSalle, a permis de mettre la lumière sur l’expérience des personnes immigrantes, étudiantes et étudiants étrangers et jeunes professionnelles et professionnels, dont les parcours migratoires oscillent entre aventure, exploration et solitude.
Dans le contexte québécois actuel, fait de crise du logement, de diminution des opportunités de travail dans certains secteurs et des dernières décisions gouvernementales portant sur toutes ces personnes en résidence temporaire, cette rencontre a révélé des histoires humaines à travers solitude et résilience.
Ce rendez-vous répond à un réel besoin, affirme Edmundo Pavon, directeur de AIR-SOM/Centre PRISME. Il s’adresse, explique-t-il, aux intervenantes et intervenants communautaires « afin qu’ils puissent comprendre le vécu de ces catégories de gens et soient suffisamment outillés pour trouver le moyen d’agir ».
Interrogé par Nouvelles d’Ici, M. Pavon souligne une explosion du nombre d’étudiants étrangers et de jeunes professionnels, et ce depuis la pandémie. Des statistiques présentées lors de la rencontre par la coordonnatrice des services d’accompagnement, Alexa Diaz, indiquent que l’organisme laSallois a accueilli à lui seul 467 personnes nouvellement arrivées en 2024, contre 237 en 2019, soit le double.
Pression politique
À AIR-SOM/Centre PRISME, on croit cependant que cette tendance haussière va diminuer sous l’effet des changements récents annoncés par les gouvernements provincial et fédéral. Il s’agit essentiellement de la décision prise le 31 octobre dernier par Québec de suspendre les deux principaux programmes d’immigration de la province, pour une durée de huit mois.
Des mesures qui affectent directement Itzel Dekovic, une étudiante internationale, venue témoigner de son parcours et qui songe à quitter le Québec, parce qu’elle ne peut pas demander la résidence permanente, alors qu’elle vient de terminer ses études.

« La situation que nous vivons en ce moment est assez hypocrite », selon M. Pavon, parce que toutes ces personnes qui ont l’espoir de rester ont souvent été recrutés dans leurs pays d’origine par des délégations du Québec.
« Et maintenant, on dit que ces gens-là, qu’on a fait venir, sont la cause de tous les maux de société qu’on rencontre actuellement », s’indigne le directeur d’AIR-SOM/Centre PRISME avant d’ajouter : « et ce n’est pas vrai ».
« Lâche pas la patate ! »
Depuis 35 ans, AIR-SOM/Centre PRISME offre des services d’accompagnement aux nouveaux arrivants, des cours de francisation avec des recettes originales et un espace diversité proposant des évènements socioculturels et des activités qui faciliteront l’intégration dans la société d’accueil.
Itzel Dekovic et Ike sont passés par là. Armés de tactiques de résistance face à l’isolement et au parcours du combattant, les deux se sont livrés devant une assistance diverse et attentive, partageant des facettes de leurs forces et leurs vulnérabilités devant les multiples défis.
« Quels conseils pouvez-vous donner aux étudiants qui arrivent et vont faire face à ces défis ? », demande une personne dans l’assistance. « Lâche pas la patate ! », répond Ike qui, après un parcours jonché d’embûches et une maîtrise décrochée à l’université Concordia, travaille maintenant dans le domaine de l’aérospatial.
Qu’on arrive du Mexique, du Nigeria ou du Maroc, les défis sont les mêmes, explique l’artiste et chercheuse universitaire, Lama Boustani qui a animé le déjeuner-causerie.
Selon cette dernière, les personnes migrantes, permanentes ou temporaires, sont généralement confrontées à quatre défis principaux :
- la langue,
- l’insuffisance des ressources financières,
- le logement et
- la bureaucratie (pour traverser les formalités liées à l’immigration).
L’adresse laSalloise pour les personnes nouvellement arrivées
Arrivée il y a à peine un mois et demi avec le statut de résidente permanente, Najah Elyahiaoui coche plusieurs de ces cases. Malgré une formation universitaire et une expérience de travail en tant que traductrice, elle se reconnaît dans le profil type dessiné par les exposés et les témoignages.
Avec un français légèrement rouillé par manque de pratique, dit-elle, Najah est à la recherche d’un logement pour elle et sa petite famille, ainsi que d’un travail pour augmenter les revenus du foyer et éviter de se retrouver dans le besoin. « C’était émouvant parce que ça parle de ce qu’on ressent en tant que nouveaux arrivants, la solitude, le sentiment d’être perdue… », confie-t-elle en réaction aux témoignages.
Najah, dont le prénom signifie réussite en arabe, tente de trouver ses repères et cherche où s’informer, dit-elle. C’est l’école Laurendeau-Dunton, où son fils est inscrit, qui lui a transmis l’information et suggéré d’assister à cette rencontre organisée par AIR-SOM/Centre PRISME, qu’elle ne connaissait pas.
AIR-SOM/Centre PRISME organise tous les 3 à 4 mois des rencontres de cette nature pour mettre au centre les problématiques qui tournent autour de l’immigration.
Les photos dans cet article ont été prises par Nouri Nesrouche le 27 novembre 2024.
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