C’est enfin l’été et le temps de jouer dehors, au bord de l’eau, dans les parcs…et dans la rue ?
Eh oui, c’est maintenant possible à Verdun grâce à un programme de rue familiale et ludique mis en place en 2020. En fait, les citoyens qui souhaitent que leur rue accueille le jeu libre des enfants (et des grands!) ont jusqu’au 28 juin pour déposer leur demande à l’arrondissement de Verdun. Si votre rue a 1) peu de circulation automobile, 2) n’est pas sur le trajet d’un autobus et 3) a un dégagement suffisant pour les automobilistes, votre rue pourrait devenir une rue familiale et ludique cet été !
Verdun, précurseur des rues familiales dans le sud-ouest de Montréal
C’est en 2015 que le maire verdunois, Jean-François Parenteau, interpellé par une citoyenne sur les réseaux sociaux, avait fait abroger l’article 40.02 du règlement municipal pour permettre aux enfants de jouer librement dans les ruelles de son arrondissement. Avant, bien que la police ne donnait généralement aucune contravention, le règlement municipal l’interdisait. Cinq ans plus tard, en pleine pandémie, l’arrondissement de Verdun a fait un autre pas vers une ville en forme et en santé en encourageant la pratique du jeu libre chez les enfants. Au total, 13 tronçons sont devenus des rues familiales et actives à l’été 2020. Dans ces rues, l’aménagement et la signalisation ont été révisés pour minimiser la circulation de transit, assurer la sécurité des piétons et permettre aux enfants de jouer librement.
Le jeu libre est dorénavant permis en permanence, grâce à une modification du règlement municipal, dans 42 rues à faible circulation automobile. Une signalisation: Ralentissez – jeux libres autorisés sur cette rue a été installée à l’intention des automobilistes. L’arrondissement de Verdun est aussi l’un des premiers arrondissements à avoir limité la vitesse à 30 km/h sur les rues locales.
La rue Beatty était justement l’une des rues sélectionnées pour la première phase du programme “jeu libre” à Verdun. Julie Paquin a vécu l’expérience de l’intérieur sur la rue Beatty où elle réside. Selon la mère de famille verdunoise, en autorisant uniquement la circulation locale, on réduit d’emblée le nombre de voitures et leur vitesse. Ce qui laisse de la place pour les autres usagers, les citoyens du quartier : “les enfants qui profitent de l’espace pour faire de la trottinette, de la planche à roulettes, du basket, du badminton…et les adultes qui profitent de ce si charmant voisinage”. Pour Mme Paquin, les avantages sont incontestables. “Nous souhaitons tous que cette mesure soit reconduite!’’ conclut-elle avec enthousiasme.
À Lachine, la convivialité en tête à défaut de rue partagée
À Lachine, tout comme à Verdun, la vitesse maximale des rues résidentielles a été réduite de 40 à 30 km/h sur l’ensemble du territoire. S’il n’existe pas encore de rue lachinoise familiale, conviviale ou partagée, l’arrondissement a décidé de mettre en place plusieurs mesures d’atténuation de la vitesse et du trafic dans les secteurs où l’aménagement était risqué pour les citoyens plus vulnérables.
Ces mesures vont de l’ajout de feux de circulation ou de dos d’âne à la reconfiguration des sens de rues en passant par le réaménagement complet d’intersections, surtout à proximité des écoles. Lachine supporte aussi un programme de ruelles communautaires qui peuvent permettre entre autres l’installation de zones de jeux et du mobilier ludique. Il est possible de déposer son projet jusqu’au 15 septembre prochain pour obtenir un financement.
À LaSalle, la vitesse préoccupe
Certains citoyens de LaSalle ont fait entendre leur voix sur les problématiques de la vitesse dans certaines rues résidentielles, encore limitée à 40 km/h.
Dans les médias, certains groupes Facebook locaux, avec des questions au conseil d’arrondissement de juin mais aussi deux pétitions contre la vitesse sur l’avenue des Rapides et autour du parc G.-Melatti, déposées lors du conseil d’arrondissement du 7 juin, des LaSallois et LaSalloises ont fait part de leurs préoccupations au sujet de la vitesse dans leurs rues. À LaSalle, il n’existe pas de rue partagée, familiale ou active.
Répondant aux questions de Nouvelles d’Ici sur l’étude de tels projets, Caroline Elliot chargée de communication pour l’arrondissement de LaSalle souligne que : “la notion de convivialité guide l’arrondissement de LaSalle dans la plupart des interventions sur son réseau routier” que ce soit par les avancées de trottoirs, l’ajout d’arrêts ou de plantations d’arbres en bordure de rue. Des travaux de plus d’un million de dollars seront d’ailleurs réalisés cet été pour sécuriser les abords de 7 écoles laSalloises.
Comme à Verdun et Lachine, LaSalle soutient aussi un programme de ruelles vertes pour accueillir le jeu libre été comme hiver.
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Pourquoi favoriser le jeu libre des enfants d’ici ?
Le jeu libre c’est faire de la trottinette, dessiner à la craie, jouer au hockey bottine, à kick la cacanne seul ou en groupe pour le plaisir de jouer sans contraintes, sans consignes, spontanément…en bref librement. Selon l’association canadienne de santé publique, ‘’on parle de jeu libre quand les enfants suivent leurs instincts, leurs idées et leurs intérêts sans se voir imposer un résultat.’’ Vu ses bienfaits sur le développement des enfants, le jeu libre est même reconnu comme un droit de l’enfant par l’Organisation des Nations unies depuis 1989.
C’est pour faire avancer la cause du jeu libre que l’école de santé publique de l’Université de Montréal et le Centre d’écologie urbaine de Montréal ont mis sur pied le projet Changer les règles du jeu. Avec des taux d’obésité et d’inactivité préoccupants chez les enfants d’ici, la Santé publique s’intéresse de plus en plus à la notion du jeu libre. Et pour cause, selon les recherches de Katherine Frohlich, spécialiste en santé publique à l’Université de Montréal, les enfants sont plus actifs dans le jeu libre que dans toute autre activité, même les activités sportives organisées. Des conclusions présentées lors d’une conférence en novembre 2019.
Mais les bienfaits du jeu libre vont au-delà de la santé physique. Dans un article publié en 2010, la chercheure française Florence Huguenin-Richard soutient qu’il est bénéfique sur le comportement des enfants: ‘’ils ont plus de camarades, des relations sociales plus stables, développent plus de jeux de groupe ou de rôle, apprennent à régler leurs conflits par la négociation, satisfont mieux leur besoin de bouger du fait de leur autonomie, accaparent moins les adultes.’’.
Selon Changer les règles du jeu, pour que les enfants puissent jouer librement il faut aussi les laisser se déplacer librement. C’est ce que l’on appelle la mobilité indépendante. Elle se définit comme “la liberté des enfants de se déplacer et d’explorer de manière autonome. Se déplacer seul ou entre amis, c’est devenir responsable et apprendre à gérer les risques et les dangers potentiels, s’orienter dans son environnement.”
Le rôle des villes
La ville a un rôle primordial à jouer qui passe par un meilleur partage de l’espace public. Selon Changer les règles du jeu, il s’agirait aussi de cesser de cantonner les enfants dans des aires de jeu uniformes qui freinent la créativité et de planifier nos villes pour qu’ils puissent y jouer librement.
Avec la loi 122 promulguée en 2017, il est dorénavant possible pour les municipalités d’autoriser le jeu libre dans la rue. Le premier projet de ce type au Québec est né à Beloeil avec son programme “Dans ma ville on joue.” Depuis, le programme a été implanté dans plus de 75 municipalités au Québec dont l’arrondissement de Verdun. Le Plan directeur du sport et du plein air urbains de la Ville de Montréal invite les arrondissements à valoriser le jeu libre dans certaines rues et ruelles.
Peu à peu, de nouvelles appellations de rues voient le jour: rue piétonne, rue conviviale, rue partagée, rue ludique…Toutes essaient de promouvoir une même vision : créer des milieux de vie plus sécuritaires, conviviaux et durables pour les petits et les grands..
En créant des espaces plus sécuritaires, on améliore le milieu de vie de tous et on renforce le sentiment d’appartenance.
Karine Joly et Christine Berthiaume ont également collaboré à la recherche pour cet article.
La photo en haut de cet article provient de CANVA.
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