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Entre véhicules à essence et électriques : portrait de la flotte municipale à LaSalle, Lachine, Verdun et Le Sud-Ouest

Seulement 85 des 1 013 véhicules de la Ville de Montréal sont des modèles hybrides ou électriques à LaSalle, Verdun, Lachine et dans Le Sud-Ouest. L’électrification de la flotte municipale se fait au rythme que permet le marché, si bien qu’il est encore nécessaire d’entretenir des postes de carburant en fin de vie utile.

Les postes de carburant de la Ville de Montréal « sont essentiels pour assurer la continuité des services », explique par courriel le porte-parole de la Ville de Montréal, Hugo Bourgoin. 

Selon ses informations, le parc de véhicules de la Ville compte 6 304 véhicules. Parmi eux, 995 sont électriques ou hybrides. Le reste comprend 5 146 à essence, tandis que 163 utilisent un combustible autre (propane ou gaz naturel).

Le conseil municipal de la Ville centre a approuvé le 20 janvier deux contrats pour la remise en état de points de ravitaillement en essence et en diesel, l’un à Lachine, l’autre à Verdun. 

Une remise aux normes à 2,48 M$

À Lachine, une enveloppe de 1,26 M$ (contingences et taxes incluses) servira à démanteler et remplacer le poste de carburant de la Ville, ainsi que le réservoir d’huiles usées. Même chose pour des installations à Verdun, pour une somme de 1,22 M$ et dont le sol a été préalablement décontaminé. 

Les installations initiales aux deux lieux datent des années 1980. Leur désuétude était telle que la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) pouvait potentiellement suspendre le permis d’exploitation des liquides pétroliers, indiquent les documents décisionnels de la Ville en 2024 et en 2025. 

Les équipements pétroliers initiaux étaient à paroi simple. Ce type est le plus vendu, décrit un document d’information technique du Canada datant de 2002. Mais plus rien n’empêche l’écoulement des produits polluants vers l’environnement en cas de fuite. 

Le remplacement prévoit du nouveau matériel à double paroi, avec une couche supplémentaire de protection. Les postes seront ainsi conformes aux normes contemporaines de la Politique de protection de l’environnement et d’harmonisation du Service du matériel roulant et des ateliers (SMRA) de la Ville de Montréal. 

Logistique et marché

C’est le SMRA qui gère la flotte de véhicules municipaux. Le Service remplace un véhicule uniquement lorsque l’engin atteint sa fin de vie utile. C’est à ce moment qu’un modèle électrique ou hybride prend la place, si disponible sur le marché.

« Nous sommes confrontés à la capacité des manufacturiers à concevoir ou à produire ce type de véhicule », admet M. Bourgoin. Il faut notamment que le modèle puisse être rechargé là où il opère, que l’acquérir soit viable selon les budgets de la Ville et que le fournisseur puisse le remettre à temps aux services municipaux.

LaSalle Lachine Verdun Le
Sud-Ouest
Total
Automobile compacte
électrique
1510101247
Automobile compacte
hybride
00088
Véhicule utilitaire
sport hybride
172010
Camionnette 5 001-10 000 Lb.
Cab.Équipe
01146
Surfaceuse
à glace
22239
Autres véhicules électriques
(voiturette aspirateur, tondeuse, balai aspirateur)
00055
Total
de véhicules électriques
1820153285
Véhicules à essence, propane
ou gaz naturel
208209225286928
Taille totale
de la flotte
2262292403181013
Source: Ville de Montréal

Le remplacement des camions comporte son lot de défis, précise M. Bourgoin. Ce type de véhicule sert au déneigement et à la collecte des déchets et est bien plus dépendant au carburant. Les véhicules lourds électriques ont une autonomie inférieure aux camions diesel, explique le porte-parole. Leur temps de chargement est long au point où cela « peut affecter l’efficacité des opérations. »

« Il est important de considérer que de nombreux véhicules de notre flotte ne sont pas électrifiables (ex. tracteurs, camions divers, chargeur sur roues, etc.) », mentionne par courriel la porte-parole de l’Arrondissement de LaSalle, Caroline Elliott. « Il faut aussi tenir compte de la capacité électrique de nos bâtiments à alimenter des nouvelles acquisitions », précise par courriel son homologue du Sud-Ouest, Anyck Paradis. 

Si viable, Montréal envisage une solution de rechange électrique autre qu’une voiture. Dans Le Sud-Ouest, l’équipe des parcs de l’arrondissement dispose de vélos-cargos électriques. Ceux-ci ne sont pas comptabilisés comme véhicules électriques ou hybrides dans les statistiques transmises par la Ville.

Quelques voitures de type sous-compact de la Ville de Montréal, à LaSalle.

Jusqu’à présent, Montréal a principalement électrifié sa flotte de voitures sous-compactes conformément aux cibles de sa Stratégie d’électrification des transports (2021-2023). Elle a ainsi remplacé tous ses petits véhicules à essence qui ont atteint leur fin de vie utile entre 2021 et 2023, excepté pour les services policiers et de sécurité incendie. 

« Les efforts se poursuivent au-delà de 2023. La Ville a récemment mis sur pied un groupe de travail pour accélérer la transformation et l’électrification du parc de véhicules. Leur travail se poursuit pour définir de nouvelles cibles », affirme M. Bourgoin.

Québec compte interdire à partir de 2035 la vente de véhicules neufs à essence, mais elle n’exclut pas de repousser cet échéance de fin de vente, selon les informations de Radio-Canada. Pour cause : le nouveau président américain, Donald Trump, ne souhaite pas maintenir les incitatifs en faveur de la mise en marché des véhicules électriques aux États-Unis.

Les images de cet article ont été prises par Marie Guertin, le 16 janvier 2025.


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Aziz Mestiri
Aziz Mestiri est journaliste au pupitre et sur le terrain à Nouvelles d'Ici ainsi que chargé de projets. Originaire de Tunisie, Aziz s’est formé en psychologie et en sociologie à l’Université de Montréal où il a travaillé dans des équipes de recherche en sciences humaines. En 2021, il se réoriente vers le journalisme, en rejoignant les Hebdomadaires de l’Ouest de l’ancien Journal Métro. Sélectionné au stage estival du quotidien Le Devoir en 2023, il a ensuite occupé les fonctions de chef de section au journal étudiant Le Quartier Libre. Aziz est passionné de journalisme sous toutes ses formes (reportages, pupitre, etc.), et il aime discuter des subtilités du quatrième pouvoir avec le grand public.