La Maison des Jeunes L’Escalier : 40 ans de soutien et d’engagement pour la jeunesse de Lachine

Le 40e anniversaire de la Maison des Jeunes (MDJ) L’Escalier, située à Lachine, a été l’occasion de célébrer une institution emblématique qui a su s’adapter aux besoins des jeunes au fil des décennies.

Le 560, 5e Avenue, a abrité jeudi soir des moments festifs où les maîtres des lieux, les jeunes, ont soufflé les bougies et célébré l’inauguration du nouvel espace « 560 Escape ». Situé à l’entresol du bâtiment, fortement dégradé à la suite d’une inondation en 2023, cet espace rouvre ses portes aux jeunes, mais aussi aux aînés du quartier après des rénovations.

Prenant la parole en premier, Enrico Ciccone, député de Marquette, a souligné l’importance de la MDJ L’Escalier, un modèle à suivre au Québec, selon lui. Dans un discours prononcé récemment au parlement, M. Ciccone a mis en avant la mission fondamentale de l’organisme : « encourager le dépassement de soi, le développement social et culturel des jeunes âgés de 12 à 17 ans, via des activités et des programmes qui visent la créativité et la solidarité ». Pour l’élu, la Maison des Jeunes de Lachine est bien plus qu’un lieu de rencontre. Elle façonne des individus critiques et responsables, prêts à s’engager dans leur communauté.

Honorer l’héritage de Pierre Charron

L’histoire de cet organisme est intimement liée à celle du bâtiment qui l’abrite. Autrefois une synagogue, ce lieu a été transformé grâce à la vision de Pierre Charron. En 1984, ce dernier a décidé de créer une maison pour les jeunes de Lachine.

Dans un témoignage partagé lors de la célébration, la mairesse, Maja Vodanovic, a souligné que M. Charron avait vraiment le « cœur à le faire », reconnaissant le besoin d’un espace où les jeunes pourraient développer leurs activités et leur sens critique. Après deux années de location, il a acquis le bâtiment et l’a adapté pour les besoins de la jeunesse. Bien que M. Charron ait disparu il y a 20 ans, son héritage perdure à travers le travail de son épouse, France Ligez, qui a dirigé l’organisme pendant près de deux décennies.

Bien plus qu’un refuge

Avec des trémolos dans la voix, Christelle Onomo-Lopes, la directrice générale, a également rendu hommage aux quatre décennies de services offerts par la MDJ. Elle a rappelé la vision des fondateurs qui souhaitaient créer un environnement sécuritaire pour les jeunes. « En 40 ans, des milliers de jeunes ont franchi ces portes », a-t-elle affirmé, soulignant la richesse des expériences vécues au sein de l’organisme. Chacun de ces jeunes a contribué à faire de L’Escalier un véritable foyer, où l’entraide et le soutien mutuel sont au cœur de l’expérience.

Ancienne participante de la MDJ, Valérie Filion, présidente du conseil d’administration, a également témoigné de l’impact profond que cet espace peut avoir sur la vie des jeunes. « La maison des jeunes offre bien plus qu’un refuge, c’est un espace où chaque jeune peut s’épanouir, se découvrir et prendre confiance en lui », a-t-elle déclaré.

Les témoignages partagés lors de la célébration mettent en lumière les nombreuses activités organisées par la Maison des Jeunes, allant des ateliers artistiques aux activités sportives, en passant par le soutien scolaire et les voyages de découverte au Canada et à l’international, comme en France lors des récents Jeux olympiques.

Un impact tangible

La Maison des Jeunes L’Escalier incarne, en somme, un espace où l’impact est tangible. Elle ne se contente pas d’être un lieu de loisirs ; elle est un incubateur de talents, un soutien inconditionnel et un tremplin vers l’avenir.

Avant de découvrir L’Escalier, sur le conseil d’un agent de la SPVM, Joseph Wilfried vivait difficilement son adolescence dans un refuge de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ). La MDJ l’a sauvé, confie-t-il à Nouvelles d’Ici, et l’a rendu plus fort, plus mature et responsable en lui accordant de l’écoute et des opportunités pour s’épanouir. D’ailleurs, il était l’un des accompagnateurs du groupe parti en France, l’été dernier.

Les parents aussi sont satisfaits de ce qu’offre la MDJ à leurs enfants, et nombreux étaient présents jeudi soir. Reconnaissante, Ide Adoumei était venue avec son fils de 13 ans, Ibrahim Saboura. « Lui et sa sœur fréquentent souvent la MDJ et sont très heureux, affirme-t-elle, et nous aussi, les parents, on est très heureux », de les voir apprendre, se faire des amis, pratiquer des activités et voyager.

En célébrant son 40e anniversaire, l’organisme n’honore pas seulement son passé, mais s’engage résolument vers l’avenir, prêt à continuer d’écrire des chapitres significatifs dans la vie des jeunes de Lachine.

La photo d’ouverture a été prise par Nouri Nesrouche le 14 novembre 2024.