Une salle de conférence remplie.
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Journée de la démocratie : Nouvelles d’Ici initie le dialogue sur les défis de l’implication et la participation citoyennes

Le journal Nouvelles d’Ici a tenu un premier événement dans ses locaux, sur la rue Centrale à LaSalle, pour souligner la Journée internationale de la démocratie le 15 septembre dernier.

Pour marquer l’occasion, l’équipe avait invité tous les élus et élues au municipal, provincial et fédéral de LaSalle, Lachine, Verdun et Le Sud-Ouest. Des représentantes et représentants d’organismes communautaires, des citoyennes et des citoyens engagés avaient également été conviés pour discuter de participation et d’implication citoyennes.

Comme seul média local, indépendant et à but non lucratif dans le sud-ouest de Montréal, Nouvelles d’Ici a voulu organiser cet évènement dans le but de comprendre et trouver des pistes de solution face à l’apathie politique et à un certain désengagement citoyen. 

Au total 29 personnes, se sont retrouvées dans les locaux du journal en début d’après-midi pour se pencher sur cette problématique au cœur de l’actualité locale, provinciale et nationale. Du côté des personnes élues, les mairesses d’arrondissement Nancy Blanchet (LaSalle) et Marie-Andrée Mauger (Verdun) ainsi que le maire d’arrondissement Benoit Dorais (Sud-Ouest) avaient répondu à l’invitation, tout comme le député de Marquette (Lachine-Dorval) Enrico Ciccone et la député de Verdun Alejandra Zaga Mendez. Les conseillers municipaux Richard Deschamps et Benoit Auger (LaSalle) ainsi que Céline-Audrey Beauregard (Verdun) étaient aussi présents. Des citoyens et citoyennes de LaSalle, Verdun, du Sud-Ouest mais aussi 4 citoyennes de Lachine, incluant deux jeunes femmes de 17 ans, ont également participé activement aux échanges.

Les discussions ont portés sur les défis de l’implication et de la participation citoyenne, leurs causes pour enfin se pencher sur des pistes de solutions. Pour favoriser une discussion libre et équitable, les participants et participantes ont été informés qu’aucune attribution spécifique ne serait faite dans la couverture médiatique des discussions, ce qui explique le traitement des citations dans cet article.

La voix des personnes élues 

« Être élue, c’est aussi être une citoyenne engagée » : c’est l’intervention qui a lancé les échanges dans la salle. Le rôle d’élu est une forme d’implication citoyenne puisqu’il pousse à participer dans la vie politique de son quartier.

Cependant, on entend souvent dire que les personnalités politiques manquent d’écoute et de transparence, et que toutes les décisions sont prises à l’avance. Cela pourrait être une source de démotivation et réduire l’intérêt à prendre part au système démocratique. Dans ce contexte, les individus « qui ne parlent pas, ne sont pas entendus. »

« C’est la responsabilité des élus d’aller à la rencontre des gens » et d’aller les chercher un par un, a souligné un autre élu avant d’ajouter qu’il ne faut pas attendre que les gens aient besoin de parler pour faire le pas vers eux. Pour cet élu, sa mission est d’être sur le terrain et à l’écoute pour comprendre ce que les gens vivent.

Un autre élu a souligné qu’il ne faut pas non plus « faire rimer participation citoyenne avec faire tout ce que les gens disent. » Les personnes élues ont reçu le mandat de représenter le plus grand nombre. Il ne s’agit donc pas de faire seulement ce que certaines personnes, qui se font entendre plus que d’autres, veulent. 

Les personnes élues présentes sont tombées d’accord pour dire que les « toujours les mêmes » (TLM) peuvent aussi être un obstacle dans leur travail, et qui’il est important d’être en mesure de prendre des décisions pour représenter l’ensemble de la population.

Le système politique québécois doit éviter de glisser vers une polarisation similaire à celle qui existe chez nos voisins du Sud, souvent mentionnée au cours des discussions.  

Petit à petit, les personnes élues ont abordé la menace que pose les réseaux sociaux pour la démocratie, et le danger qui les guette si elles se fient uniquement à ces plateformes pour consulter le public.

Une autre idée soulignée lors des débats est que « la confiance est fragile entre élus et citoyens », d’autant plus qu’elle est ébranlée par les fausses nouvelles et la désinformation, d’un côté, et la crise des inégalités de l’autre. 

La voix des citoyennes et citoyens engagés

Après le visionnement de cette courte vidéo pour laquelle Nouvelles d’Ici a choisi de recueillir l’avis de certains citoyens et citoyennes, ces derniers ont pu prendre la parole à leur tour.

Dans la salle, l’idée a émergé qu’il est devenu impossible de ne pas faire usage des réseaux sociaux considérant la tendance à utiliser ces plateformes. Un bémol a été apporté cependant pour dire qu’il serait préférable d’« encadrer les réseaux sociaux pour augmenter les débats en personne au lieu d’échanger » sur ces plateformes.

Le manque de participation serait aussi dû à la crainte de prendre part dans les discussions. Pensant qu’« un simple citoyen ne peut avoir des idées ni de les partager », un grand nombre d’entre eux pourrait manquait de motivation à s’engager, alors même qu’ils désirent être plus consultés dans la prise de décisions politiques.

Dans une tentative de diagnostic, quelques interventions ont fait remarquer que la société québécoise a développé plutôt une insouciance, voire une apathie envers la vie publique. Le système de vote pourrait aussi être à la source du déclin du taux de participation électorale.

De jeunes voix s’expriment également sur la démocratie

La parole des jeunes était présente à cet événement en se distinguant par une expression à la première personne. « Rien ne me motive à m’intéresser à la politique » a lancé l’une des jeunes personnes dans l’assistance. Face à cette triste vérité, il a été souligné que ce n’est pas une fatalité puisque que certains jeunes sont curieux d’apprendre davantage sur la politique, et seraient prêts à s’engager si les personnes élues arrivaient à les motiver.

L’introduction d’un cours de politique obligatoire au secondaire, comme dans certains pays européens, pour vulgariser la politique et l’engagement citoyen a été suggérée comme une piste de solution.

« Il faudrait briser le mur entre élus et jeunes » en étant plus sur le terrain pour les écouter, car c’est la responsabilité des premiers d’aller à la rencontre des seconds. En travaillant main dans la main avec les jeunes dès leur plus jeune âge, il serait possible de les motiver à s’impliquer plus tard. 

Dans une dernière intervention, il a été suggéré que sortir de sa zone de confort et trouver sa branche au sein de sa communauté sont aussi des moyens d’enclencher la participation citoyenne. Lorsqu’on évoque l’engagement citoyen, il faut se poser la question : « Qu’est-ce que ce je peux faire pour ma communauté, à ma mesure à moi ? »

Cette période de discussions s’est poursuivie par des échanges en petits groupes pour justement se pencher ensemble sur les pistes de solutions, d’autres discussions qui font l’objet de cet autre article.

Nouri Nesrouche et Karine Joly ont aussi collaboré à la rédaction de cet article.

La photo de couverture a été prise par Carl Sincennes le 15 septembre 2024.


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Myrialine Catule
Résidente de Montréal-Nord, Myrialine couvre l’actualité du sud-ouest de Montréal grâce à la Bourse média de la Fondation canadienne des relations raciales. Elle termine actuellement son baccalauréat en journalisme avec une mineure en diversité dans le monde contemporain à l’Université Concordia. Elle a publié des articles dans les journaux étudiants The Link et The City ainsi que Heritage, un magazine offrant une approche du journalisme de solutions sur le chômage des jeunes en Ouganda. Pour elle, le journalisme est vraiment nécessaire pour aller à la rencontre des gens. C’est pourquoi elle est fière de pouvoir travailler à Nouvelles d’ici.