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Journal étudiant du Collège Saint-Louis à Lachine: 2 années, 8 numéros et une transition en vue

Créer le premier journal scolaire au collège Saint-Louis à Lachine, c’est une réalisation de Anna Hovhannisyan, Ryad Siafa et Sibora Dibra durant leur parcours à l’école secondaire. Aujourd’hui à la barre de la rédaction en chef du Journal Saint-Louis, le trio a démarré un média par et pour les élèves du collège, avec le soutien de leur enseignant de français, Jérémie Morin-Picard. 

À l’été 2023, influencés par le film Le cercle des poètes disparus, Anna, Ryad et Sibora décident de lancer un journal dans leur école. Ils trouvent que le collège Saint-Louis n’offre pas suffisamment d’opportunités en rapport avec les domaines littéraires et artistiques, et ce malgré l’engouement marqué pour ces matières.

« On sait qu’il y a beaucoup de gens qui aiment écrire et exprimer leur opinion. Donc, on s’est dit que ça serait intéressant d’avoir un journal, écrit par et pour les élèves. C’est un peu notre motto », explique Anna. 

À l’époque, les trois mousquetaires pensent que les élèves gagneraient à s’engager dans une activité parascolaire stimulant l’expression écrite en français. Leur journal allait valoriser la langue de Molière, car « il y a beaucoup de personnes qui ne l’apprécient pas », selon Anna. 

Pour la rédactrice en chef, la lourdeur de l’enseignement du français restreint l’écriture créative. Anna explique que leur journal « voulait introduire une nouvelle perspective sur la langue. On peut l’utiliser d’une façon différente : du divertissement au lieu d’un travail ».

Des élèves passionnés et engagés

D’après Ryad, s’impliquer dans le journal relève plus d’une passion que d’une tâche scolaire.  Ce projet entièrement supervisé par des élèves renforce leur sentiment d’appartenance tout en favorisant leur créativité.

« C’est la meilleure façon pour eux de trouver leur place hors des travaux d’école », ajoute Sibora.

Des journaux étudiants
Parution numéro 7 et 8 du Journal Saint-Louis au collège Saint-Louis à Lachine.

Accessible en version numérique et papier, le Journal Saint-Louis a publié huit numéros à ce jour avec une équipe de 40 élèves, tous niveaux scolaires confondus. Chaque édition aborde la culture, la politique, le sport et la philosophie. Elle contient puis des portraits d’enseignants, des poèmes, des articles d’opinion et des nouvelles. 

À chaque rentrée scolaire, la rédaction se dote d’une équipe d’une quarantaine de journalistes, de réviseurs et de graphistes.  Les responsabilités sont réparties entre tout le monde afin de ne pas interférer dans les études des élèves.

M. Morin-Picard se voit lui comme un « expert en projet qui tiennent difficilement la route » et tient à éviter d’être perçu comme le chef du journal. Son objectif est uniquement de soutenir ce projet initié et dirigé par les élèves. C’est ce qui le rend encore plus attrayant aux yeux des autres jeunes, explique le professeur de français.

Un journal par et pour les élèves

Tous les sujets doivent recevoir l’approbation de la rédaction en chef. Néanmoins, le trio préfère que leurs camarades proposent des idées de sujets, car elles rejoindront mieux les préoccupations de l’ensemble des jeunes. 

« On veut représenter ce que les élèves pensent. Pas nécessairement ce que la direction pense, pas ce que la commission scolaire voudrait que l’on pense, mais vraiment ce que nous, en tant qu’élèves, pensons », affirme Sibora.

Le journal n’a jamais hésité à inclure des sujets sensibles : la santé mentale, les inégalités sociales ou la guerre Israël-Hamas, en respectant certaines balises, explique M. Morin-Picard. « C’est sûr que, dans une école secondaire, c’étaient parfois des enjeux difficiles étant donné qu’on ne voulait ni choquer ni attaquer personne », ajoute l’enseignant.

Faire confiance à la relève

Anna, Ryad et Sibora confient que gérer un journal étudiant n’a pas été facile: cela demande beaucoup de temps, d’organisation et de travail. Au cours de l’année, les trois finissants ont dû diminuer leur implication pour se concentrer sur leurs études.

Avec toute cette expérience, Sibora aspire à entreprendre des études en journalisme alors qu’Anna et Ryad comptent poursuivre dans le domaine des sciences de la santé.

M. Morin-Picard les félicite pour leur dévouement, sans toutefois cacher la peine que lui cause leur départ. « Je suis un peu dans un mode où  il y a une transition obligatoire », dit-il, car une restructuration est de mise. M. Morin-Picard affirme discuter avec la direction et les élèves pour évaluer les meilleures manières de garder le journal actif. 

Aujourd’hui, les trois rédacteurs en chef sont prêts à passer le flambeau après deux années de dur labeur.  « On a vraiment confiance dans la relève. On sait qu’ils vont bien s’occuper du journal », conclut Sibora. 

Karine Joly a collaboré à la rédaction de cet article.
Les photos dans l’article ont été prises par Myrialine Catule le 9 mai 2025.


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Myrialine Catule
Résidente de Montréal-Nord, Myrialine couvre l’actualité du sud-ouest de Montréal grâce à la Bourse média de la Fondation canadienne des relations raciales. Elle termine actuellement son baccalauréat en journalisme avec une mineure en diversité dans le monde contemporain à l’Université Concordia. Elle a publié des articles dans les journaux étudiants The Link et The City ainsi que Heritage, un magazine offrant une approche du journalisme de solutions sur le chômage des jeunes en Ouganda. Pour elle, le journalisme est vraiment nécessaire pour aller à la rencontre des gens. C’est pourquoi elle est fière de pouvoir travailler à Nouvelles d’ici.