L’histoire des rues, des parcs, des commerces et des lieux relate les efforts, succès et difficultés des personnes qui les ont planifiés, conçus et construits. Le récit des activités des générations précédentes permet de mieux comprendre nos villes. C’est l’objectif que vise cette série d’articles de Nouvelles d’Ici, Histoire à revoir aujourd’hui.
Le boulevard Newman est la grande artère commerciale de LaSalle. Son existence remonte à la période où la ville de LaSalle s’est séparée de Lachine. Au fil des années, les différents conseils de ville ont investi sur cette route selon les besoins des citoyens et des citoyennes.
Petites histoires derrière les noms des rues
L’histoire de LaSalle garde des traces de son passé par le nom de ses rues, des origines qu’il est possible de découvrir sur le site web de toponymie de Montréal.
Selon ce dernier, le choix d’un nom de rue est souvent utilisé pour rendre hommage et se souvenir de personnes marquantes pour le plus grand nombre ou, parfois, un groupe plus restreint. La rue Lise à LaSalle fait ainsi référence à l’épouse de l’ingénieur en chef et directeur général de la ville, tandis que la rue Danièle évoque le prénom de la fille d’un entrepreneur LaSallois.
Dans le cas du boulevard Newman, c’est de Cecil Platt Newman (1866-1952), le maire de LaSalle de 1912 à 1913, dont il est question. Mais, ce n’est pas le cas vers l’est, à l’extérieur de l’arrondissement LaSalle, pour l’avenue Newman. Ici, c’est plutôt le cardinal John Henry Newman (1801-1890), pasteur d’une Église anglicane, à qui il est rendu hommage.
Cecil Platt Newman et les débuts de la ville de LaSalle
Au début des années 1900, Lachine et Verdun sont relativement développés, tandis que les terrains de LaSalle sont principalement agricoles. Il n’y existe pas encore de quartiers résidentiels d’importance.
La ville est alors formée de vastes champs, de fermes éparses habitées par des familles d’agriculteurs, de demeures confortables et de chalets en bordure du fleuve. LaSalle n’est pas facile d’accès, enclavée par le canal Lachine et le canal de l’Aqueduc.
En 1911, le conseil municipal de la paroisse des Saints-anges de Lachine désire s’ériger en ville. Le Bill LaSalle mène à la création de la Ville de LaSalle. La séparation de Lachine est définie par le canal Lachine au nord, à l’exception d’une petite pointe de terre à l’extrémité ouest où est situé, aujourd’hui, le Musée de Lachine.
En 1912, il y a très peu d’habitants : environ 500. La population de LaSalle triplera entre 1921 et 1931, passant de 726 à 2362 résidents. Afin d’attirer les investisseurs, la ville accorde des réductions et exemptions importantes de taxes aux entreprises industrielles.
Cecil Platt Newman a hérité de son père James W. Newman, une figure locale importante au XIX siècle ayant acquis de grandes terres. Ce dernier a légué à son fils un domaine semé de vergers que celui-ci va exploiter durant de nombreuses années.
Cecil Platt Newman s’implique en politique. Il sera échevin, l’ancien titre de conseiller municipal, de 1911 à 1923 et le tout premier maire élu de la Ville de LaSalle de 1913 à 1915. M. Newman participe à améliorer les réseaux de canalisation d’eau potable, d’égouts et de chemins.
À sa mort, il possède l’un des plus gros lots de terrains à LaSalle. Gérées par une compagnie nommée C.P. Newman, ces terres seront vendues à différents promoteurs et grandes industries, par la suite.
L’histoire de la municipalité de LaSalle est marquée par le rôle qu’ont joué certaines familles, telles que les Lafleur, Bélanger, Newman et d’autres. Un petit nombre de ces grands propriétaires terriens se sont impliqués au conseil municipal.
« Ces familles ont joué un rôle de premier plan en tant que propriétaires et promoteurs, faisant coïncider leurs intérêts à ceux de la municipalité », expliquent Bruno Boucher et Denis Gravel dans leur livre Propriétaires et promoteurs à LaSalle.
Ils ont rentabilisé leur patrimoine foncier par le lotissement de terres, la construction d’églises et d’écoles pour attirer la population.
Développement du boulevard Newman
En 1914, le conseil de ville adopte une résolution pour l’ouverture des rues Dollard, Lafleur et Newman. « La plupart des propriétaires acceptent de bon gré de céder une partie de leur terrain alors que les récalcitrants sont expropriés », selon Histoire de Ville de LaSalle de Claude Couture, Denis Gravel et Jean-Marc Grenier.
La route la plus utilisée est le Lower Lachine Road, aujourd’hui boulevard LaSalle qui longe le bord de l’eau, mais une voie de circulation au centre des terres devient nécessaire pour la population grandissante. Le petit chemin de terre requiert rapidement à être amélioré.
Le 17 juin 1914, comme le gouvernement provincial est prêt à avancer 50 000 $, le projet de recouvrement de la chaussée de Dollard et Newman est accepté au coût de 80 753,30 $. Les travaux d’élargissement débutent en 1917.
Compte tenu de sa position centrale, le boulevard Newman est très achalandé. Le pavage est complété en 1931, de Lafleur à la limite est.
En 1952, l’artère est élargie à nouveau afin de décongestionner la circulation vers le pont Mercier, construit en 1934. Les anciens sentiers et chemins sont de plus en plus remplacés par des routes modernes requises par l’essor de l’automobile.
Aujourd’hui
Aujourd’hui, le boulevard Newman est essentiel à la population de LaSalle même si son utilité pour rejoindre le pont Mercier a été réduite par les autoroutes 20 et 138. De nombreux commerces, l’important centre d’achat Carrefour Angrignon et plusieurs tours d’habitation en dépendent. L’impact du transport en général sur l’environnement requiert des décisions importantes. Une consultation publique sur le réaménagement du boulevard Newman est prévue en novembre 2024 à ce sujet.
La photo de couverture est une composition d’une photo du boulevard prise par Marie Guertin et d’une photo d’archives de Cecil Platt Newman.
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