Gustave Larose Dufresne a 16 ans. Il vient d’obtenir son brevet de Sauveteur national le 2 décembre, et il a sauvé un homme de la noyade en juin dernier, à la plage de Verdun. Ses examens de mathématiques terminés, il s’amusait à jouer au ballon avec ses amis et amies, quand l’une des personnes du groupe aperçoit soudainement un inconnu derrière les barrières de sécurité en train de se débattre dans l’eau. Elle se met à crier.
« Il n’y a pas de sauveteurs à ce moment-là de l’année, il n’y a pas de surveillance. Il n’y avait personne qui faisait quelque chose, puis j’espérais que quelqu’un d’autre le fasse à ma place et le sauve », relate le jeune sauveteur Gustave. Lui, qui ne s’était jamais entraîné à sauver une vraie personne, admet s’être senti « paralysé » au début.
Mais, se rappelant des cours qu’il a suivis, il prend son courage à deux mains, et plonge. « L’eau était froide, j’étais un peu sous le choc », poursuit Gustave. La manœuvre était risquée, explique l’adolescent : la victime aurait pu s’agripper à lui et l’entraîner avec elle dans sa noyade. « Je n’avais aucune bouée, rien pour le mettre à distance, mais j’ai été chanceux : le monsieur était en état de choc, il ne comprenait rien de ce qui se passait », explique-t-il.
Gustave a donc pu soutenir l’homme sur son épaule, puis nager à reculons grâce à la technique du rétropédalage (eggbeater, en anglais). Figée, la personne s’est laissée faire, sans résistance. « [De retour sur la terre ferme], j’aurais dû tester son état de conscience, j’aurais pu également tester ses voies respiratoires, sa circulation sanguine, etc. », décrit-il en mimant les gestes. Mais, fort heureusement, des membres du corps policier étaient déjà présents pour prendre en charge la victime.
L’homme a été transporté aux urgences, sans que Gustave n’ait pu échanger un seul mot avec lui. Il ne l’a plus jamais revu. Ses amis et amies l’ont accueilli en « héros », d’autres témoins lui ont serré la main en le félicitant, affirme le sauveteur.
Cet exploit a valu au jeune homme de signer le Livre d’or, lors de la séance de conseil d’arrondissement du Sud-Ouest du 11 novembre dernier. « C’est un jeune homme qui a beaucoup de sang-froid », a alors commenté le maire du Sud-Ouest, Benoît Dorais, avant d’ajouter que « c’est un acte de bravoure qu’on ne voit pas tous les jours ».
Devenir sauveteur
Résident du quartier de la Petite-Bourgogne depuis ses 8 ans, Gustave Larose Dufresne vient de terminer ses cours de sauvetage à la piscine Saint-Henri, au sein du Club aquatique du Sud-Ouest. Il est désormais détenteur du brevet Sauveteur national, ce qui lui permet de postuler à un emploi de sauveteur n’importe où au Canada.
Selon la Société de sauvetage du Québec, une personne prétendant au brevet est évaluée sur des critères tels que sa capacité physique, sa technique d’observation du bassin et sa prise en charge d’une victime. Les épreuves consistent par exemple à nager 400 mètres en moins de dix minutes, à administrer des compressions sur un mannequin pour le réanimer ou encore à récupérer un objet de 9 kg sous l’eau.
Après avoir obtenu un emploi l’été dernier comme assistant sauveteur, Gustave ne pensait pas poursuivre le brevet. Cependant, après avoir « vu ce que ça fait de sauver quelqu’un de la mort », il s’est rendu compte qu’il aimerait être sauveteur au moins jusqu’à avoir complété ses études collégiales, et peut-être même jusqu’à l’université.
« Bienveillant » et « persévérant » sont les mots qu’utilise son entraîneuse, Anne-Laura*, pour qualifier le jeune sauveteur. Il aime ce qu’il fait et n’hésite pas à poser des questions lorsqu’il en a, selon elle. « Quand il travaille en équipe, il s’assure que lui et ses collègues réussissent », ajoute-t-elle.
Actuellement élève en cinquième secondaire à l’école Robert-Gravel, la seule école secondaire au Québec entièrement dédiée à un programme Art dramatique-études, Gustave espère poursuivre des études en cinéma à l’École supérieure en Art et technologie des médias du Cégep de Jonquière.
*L’entraîneuse de Gustave Larose Dufresne n’a pas souhaité que son nom de famille soit diffusé.
La photo de Gustave Larose Dufresne, en haut de cet article, a été prise par Théo Bou Eid le 1er décembre 2024 devant la piscine Saint-Henri.
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