“Ne pas aller sur la glace des cours d’eau, c’est le meilleur conseil que je puisse donner.” La réponse de François Vincent, chef de la division des opérations spécialisées et du RSMUEL (Recherche et sauvetage en milieu urbain à l’aide d’équipement lourd) au Service de sécurité incendie de Montréal (SIM), est sans équivoque.
Avec l’expérience, il va de soi qu’il est impossible de garantir que la glace est sécuritaire. En temps normal, trop de facteurs doivent être pris en compte pour évaluer les risques sur glace dans un milieu urbain comme Montréal. “Cette année, c’est une glace tardive et on n’a pas vraiment eu de froids extrêmes” ajoute M. Vincent.
Déjà 14 interventions à LaSalle, Lachine, Verdun et Dorval en 2021
Avec plus de 25 interventions sur l’ensemble de l’île, les 5 unités de sauvetage en eau glacée de la Ville de Montréal font face à une nette augmentation de ce type d’incidents depuis le 1er janvier 2021 par rapport à l’année précédente.
Deux de ces cinq unités sont basées dans le sud-ouest de Montréal, à la caserne 15 Centre Sud-Ouest à Pointe Saint-Charles et à la caserne 64 de Lachine. Ces équipes spécialisées sont intervenues à Lachine à 5 reprises, 4 à LaSalle, 2 à Verdun et 3 à Dorval, soit sur plus de la moitié de toutes les interventions en eau glacée à Montréal jusqu’à présent.
Que ce soit en face de l’hôpital Douglas à Verdun, au parc des Rapides à LaSalle, au quai de la 32e avenue à Lachine ou au parc du Millénaire à Dorval, les sauveteurs du SIM doivent souvent intervenir aux mêmes endroits.
Selon M. Vincent, ce sont des kayakistes présentant des signes de détresse, des promeneurs ou même des pêcheurs sur glace pris au piège sur un morceau de banquise partant à la dérive à qui les sauveteurs ont porté secours cette année. “Nous avons eu 3 victimes repêchées des eaux glacées, dont une a succombé des suites de l’hypothermie” précise le chef de la division des opérations spécialisées après avoir analysé les interventions.
Les équipes d’intervention en eau glacée peuvent être alertées par les victimes elles-mêmes (avec leur téléphone cellulaire !), de bons samaritains sur les berges ou mêmes des riverains observateurs et plus sensibilisés aux risques près de chez eux.
Des unités équipées et formées pour les interventions en eau glacée
Composées de 4 membres, ces unités spécialisées se déplacent toujours deux par deux sur chaque intervention. Elles utilisent différents types de matériels en fonction des besoins et des conditions: du bateau UMA-17 qui peut aller sur l’eau et la glace au radeau en plastique en passant par le Fortuna, une embarcation gonflable qui permet d’encercler et de protéger la victime. Tous les sauveteurs professionnels en eau glacée à Montréal suivent un entraînement de 40 à 60 heures pour maîtriser toutes les techniques d’intervention.
“C’est tentant de penser que la glace peut nous supporter, mais le climat, les conditions de l’eau et le comportement de la glace sont tout le temps en évolution” rappelle le chef du RSMUEL avant d’ajouter que “la glace n’est jamais égale, et ce, sans qu’on le sache.”
Entre les mouvements du fleuve, des courants plus chauds à certains endroits et même le comportement des autres usagers autour de soi, il est difficile de prendre en compte tous les facteurs. C’est d’ailleurs pourquoi les sauveteurs eux-mêmes ont appris à évaluer en permanence l’état de la glace sur laquelle ils évoluent au cours d’une intervention.
Pour jouer sur la glace à Montréal, les parcs balisés à cet effet, les patinoires extérieures et les arénas ouvertes pour la semaine de relâche demeurent donc les meilleures options.
En été, le fleuve n’est pas sans danger non plus. Lisez les conseils de M. Vincent dans notre article publié dans le cadre de la Semaine de prévention de la noyade.
La photo en haut de cet article a été prise le 20 février 2021 par Karine Joly.
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