Forum des aînés : Hélène David de retour à LaSalle le temps d’une conférence

Le 29 octobre dernier, la Table de concertation des aînés de LaSalle recevait des organismes communautaires à la bibliothèque L’Octogone dans le cadre du Forum des aînés. 

Hélène David, psychologue de formation et ex-députée libérale de la circonscription de Marguerite-Bourgeoys, y a présenté une conférence sur « La place des aînés dans notre société ».

Le parcours d’Hélène David

Mme David, 77 ans, s’est toujours intéressée à la situation des aînés. Elle a fait de la politique jusqu’en 2022, puis s’est dit qu’après neuf ans à faire toutes les semaines la route entre Montréal et Québec, s’en était assez pour elle.

« L’âge me rattrape, et il faut laisser la place aux jeunes, explique l’ancienne élue. Mais je garde une vie stimulante. Il y a une différence entre la retraite tout court et la retraite de ma vie publique. »

Elle a enseigné à l’Université de Montréal et a fait de la recherche sur la compétence parentale et grand-parentale. Aujourd’hui, elle expérimente le sujet grâce à ses deux petits enfants de onze mois et de trois ans.

L’été passé, elle participait à l’émission de Radio-Canada Point de repère avec Rose-Aimée Automne T. Morin, où elle a contribué à la chronique « Quand on se donne à une personne d’expérience » avec Pierre Curzi et Louise Deschâtelets. 

Actuellement, elle écrit des chroniques pour La Presse où un tiers de ses sujets sont consacrés aux personnes aînées. « J’ai rencontré tellement de gens formidables qui peuvent témoigner à partir de leur précieuse expérience de vie », explique la conférencière.

L’âge de l’inutilité ?

Selon Mme David, il y a actuellement « un tsunami de têtes grises au Québec ». Et trop souvent, la vieillesse est présentée de façon négative : les vieux coûtent cher et ils engorgent le système de santé.

Bien qu’il soit vrai que certains boomers ont des problèmes physiques, psychiques et sociaux, elle croit que les retraités sont fréquemment moins considérés : « Serait-ce l’âge de l’inutilité ? Ça peut être le cas, si la société n’a pas de proposition à faire aux aînés », avance Mme David.

Pourtant, à la quincaillerie, c’est le commis expérimenté qu’on recherche. Cette génération peut être d’un grand apport à la société, estime-t-elle. Comme tout le monde, les aînés ont des besoins financiers, culturels et sociaux. Toutes ces personnes qui veulent participer sont essentielles à la société, selon elle.

Défis des personnes aînées

Ces individus, qui ont une expérience de vie, ont des choix à faire, selon Mme David. Jusque-là, la société les a guidé : éducation, emploi, famille… Mais après la retraite, on peut échapper aux attentes externes et décider par soi-même comment être utile à la société.

« On se sent vieux dans le regard de l’autre. La première fois qu’un jeune t’offre sa place dans le métro, c’est difficile, affirme-t-elle. Il ne faut pas surestimer ses forces, se refermer ou démissionner. Il faut connaître ses limites, mais aussi son pouvoir. »

Mme David croit également que le bénévolat offert par les aînés est essentiel au Québec. « Imaginez si tous les bénévoles se mettaient en grève? Le Québec s’arrêterait », souligne-t-elle.

Pour elle, « il ne faut jamais prendre la retraite de sa vie. Il faut rester curieux, actif et social ».

La place des aînés dans la société

« Le vieillissement n’est pas juste un problème de santé, c’est aussi un problème social », ajoute Mme David. Il faut parler de ce que cette masse générationnelle a à apporter à la société. « C’est un modèle qui reste à inventer. » 

« On a créé une société qui reste très néo-libérale, très individualiste, centrée sur l’argent, très peu communautaire », affirme-t-elle.

^{La photo de couverture montre Hélène David lors de sa conférence à l’Octogone et a été prise par Marie Guertin le 29 octobre 2025.}