Le coup d’envoi de l’expédition Saint-Laurent a été donné le 9 août au bord du fleuve à Verdun. Le jour de pluie diluvienne n’a pas découragé des citoyennes et des citoyens conscients de l’enjeu environnemental. Ils sont venus ramasser déchets plastiques et autres objets incongrus abandonnés sur les berges.
Ce premier jalon de l’expédition avait plus un caractère symbolique qu’une recherche de performance, mais l’équipe de l’expédition a salué le courage et l’engagement des personnes présentes malgré le mauvais temps. D’ailleurs, c’est le premier but de l’expédition, explique Jimmy Vigneux, cofondateur et chef de la Mission 1000 tonnes : sensibiliser et mobiliser les gens en leur offrant l’opportunité de contribuer à la protection du Saint-Laurent.
Changer le monde
En 2018, Jimmy Vigneux, diplômé en communication politique et en changements climatiques, s’allie avec Lyne Morissette, spécialiste en écologie des écosystèmes marins, pour lancer un défi qui à l’époque paraît extravagant : ramasser 10 tonnes de déchets plastiques.
L’objectif est atteint en deux mois et demi grâce à une mobilisation inespérée. La popularité croissante transforme l’initiative en mouvement avec une véritable organisation et des défis plus grands. Un deuxième objectif de 100 tonnes est atteint au bout de trois ans. Les initiateurs enchaînent avec la Mission 1000 tonnes dont l’écho devient planétaire.
« Notre organisation vise à changer le monde en agissant pour protéger les écosystèmes marins et aquatiques en retirant les déchets des océans et des cours d’eau de la planète tout en travaillant à favoriser la réduction à la source des différentes sources de déchets », écrivent-ils sur leur site web.
En sept ans, 65 000 participants ont été mobilisés, et la mission a des ambassadeurs et ambassadrices partout sur la planète. « Ce sont des gens qui nous suivent sur les réseaux sociaux et qui nous disent votre mission on veut en faire partie […] Fait que ça fonctionne, ça grandit et les gens sont de plus en plus conscients des enjeux planétaires au niveau environnemental », se réjouit Jimmy.
Changer le Québec
Au Québec, la Mission 1000 tonnes compte environ 40 personnes ambassadrices et des milliers d’adhérents et d’adhérentes. L’engouement québécois est à l’origine de ce nouveau défi baptisé Expédition Saint-Laurent.
Du 9 au 23 août 2024, la mission, composée de restaurateurs écologiques, de scientifiques, d’artistes, de plongeurs et de jeunes, remonte les rives du Saint-Laurent jusqu’à Anticosti pour rencontrer et mobiliser la population pour protéger, restaurer et mettre en valeur le Saint-Laurent.
Il y a toutes sortes de déchets dans le Saint-Laurent, avec des particularités régionales, affirme Lyne Morisette. « D’où je viens par exemple, dans l’est du Québec, il y a beaucoup de cartouches de fusils à cause de la chasse à certains oiseaux, précise-t-elle. Ici à Montréal, ce sont les mégots de cigarettes et les emballages de nourriture qui font la signature montréalaise des déchets ».
Aux Îles de la Madeleine, ce sont les élastiques qu’on met sur les pinces de homard qu’on trouve en grandes quantités, ajoute Mme Morissette, alors que pendant et après la pandémie, la mission a relevé des quantités étonnantes de masques jetés dans la nature.
Mais souvent, les déchets se déplacent depuis des lieux lointains. « On a beaucoup de choses, par exemple, qui coulent le long du fleuve à Montréal, mais qui arrivent des Grands Lacs et des grandes villes américaines connectées », dit-elle.
En conclusion, la scientifique estime que le problème de la pollution des fleuves et des océans affecte toute la planète et doit être considéré collectivement.
Les résultats en début de saison
À peine une demi-heure après le début de la collecte, Mario Vigneux, le père de Jimmy, revient avec une pièce plutôt rare : un pneu monté sur une jante ! Nos expéditionnaires rigolent, mais ne sont pas choqués plus que ça, probablement qu’ils ont vu pire lors des nombreuses sorties. Le couple de bénévoles, Luis Quinones et Viviana Gonzales, revient aussi avec des seaux pleins, talonné par une famille dont le plus jeune des bénévoles n’a pas cinq ans. La joie et la satisfaction se lisent sur tous les visages.
Au fur et à mesure que chacun revient avec un seau rempli, le tri et la caractérisation des déchets récoltés sont effectués sur place par le chargé de mission, Safouane Khammassi.
Une fois l’expédition achevée, le processus d’analyse scientifique sera enclenché pour aboutir à une publication des résultats et des recommandations destinées au gouvernement, aux municipalités et aux entreprises qui produisent du plastique.
« On veut comprendre où est le problème avec le plastique le long du Saint Laurent et arriver avec les solutions les plus ciblées et les plus efficaces possible », déclare Mme Morissette.
Selon cette dernière, ces résultats ne seront pas prêts avant le mois d’avril 2025.
La photo en ouverture a été prise par Mission 1000 tonnes.
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