Élections fédérales : ambiance timide dans les QG de campagne à Lachine, LaSalle, Verdun et Ville-Émard

10 h 40, le bureau de comté de la députée sortante du Parti libéral du Canada (PLC), Anju Dhillon, est fermé. D’après le voisinage, ce bureau de la rue Notre Dame à Lachine est ouvert d’habitude à cette heure.

Mais les bureaux de comté des députés ne peuvent être utilisés comme bureaux de campagne de candidats lors d’élections. Or, il est impossible de trouver son bureau de campagne ou celui des 7 autres candidats et candidates de la circonscription Dorval-Lachine-LaSalle qui ne semblent pas en avoir à Lachine. Dans la circonscription voisine, LaSalle-Émard-Verdun, seulement trois des personnes candidates en lice ont ouvert des bureaux de campagne.

Le candidat du Nouveau Parti démocratique (NPD) et conseiller municipal de l’arrondissement Le Sud-Ouest, Craig Sauvé, a déplacé son bureau installé sur la rue Wellington pour l’élection partielle de septembre dernier à la rue de Verdun. À l’accueil, Benoit Hudson reçoit David Boucher. Ce bénévole participe pour la deuxième fois aux campagnes du parti. Il va livrer des pancartes à des citoyens et citoyennes du quartier qui ont accepté de les accrocher sur leur terrain.

« Il s’agit de l’élection la plus importante depuis très longtemps au niveau des conséquences, à cause de ce qui se passe avec notre voisin du sud et la montée de l’extrême droite. On ne peut plus fermer les yeux en tant que citoyen », insiste M. Boucher pour expliquer son implication.

Pendant la matinée, l’ambiance est relativement calme. Dehors il neige. Craig Sauvé, présent, est entre deux tournées de porte-à-porte et de discussion avec des électrices et électeurs potentiels.

« On a toujours des gens, mais le matin c’est plus tranquille parce qu’on s’organise, puis les gens sont au travail, mais définitivement c’est autour de 5 h le soir que ça bouge ici », explique-t-il.

Au Bloc Québécois, l’union fait la force ?

Quelques bâtiments plus loin, le bureau de campagne du député sortant du Bloc Québécois, Louis-Philippe Sauvé, est optimisé pour abriter ses deux homologues du parti en lice dans le sud-ouest de Montréal : la candidate à Dorval-Lachine-LaSalle, Pauline Postel, et le candidat à Ville Marie-Le Sud-Ouest-Île-des-Sœurs, Kevin Majaducon.

Ce dernier est aussi le directeur de campagne de Louis-Philippe Sauvé. « [Pendant] la journée, je planifie l’équipe pour LaSalle-Émard-Verdun, et le soir je travaille sur ma campagne. », détaille-t-il.

Au bureau de campagne de Verdun, plusieurs personnes sont derrière des ordinateurs, soit pour passer des appels, soit pour préparer des publications pour les médias sociaux, explique M. Majaducon. Des centaines de pancartes à l’effigie du président du Bloc Québécois et des candidats locaux sont déposées par terre en attente d’accrochage.

En début d’après-midi, l’équipe d’une chaîne de télévision arrive pour une entrevue avec Louis-Philippe Sauvé. La chargée de communication, Linda Mohammedi, prépare rapidement l’entrevue et en quelques minutes, le député sortant termine de répondre aux questions et reprend son siège derrière un bureau pour passer des appels téléphoniques.

Chez Claude Guay « on prend son envol »

À Ville-Émard sur la rue Allard, le bureau du candidat libéral, Claude Guay, est plutôt calme.

Catherine La Roque s’est déplacée de Verdun où elle réside. Cette bénévole s’est présentée ce matin pour aider, et accomplit une tâche sur un ordinateur qu’on lui a assigné. Mme La Roque dit participer pour la première fois à une campagne, mais à l’instar du bénévole du NPD, elle se sent interpellée par l’actualité et craint pour l’avenir de ses trois filles. « La situation politique aux États-Unis nous interpelle, et Pierre Poilièvre suit les pas de Donald Trump », explique-t-elle à Nouvelles d’ici. La verdunoise pense que les chances des autres partis plus petits sont moins grandes. « Donc le PLC, c’est vraiment d’après moi la seule alternative. » résume-t-elle.

À ce moment-là, Claude Guay se trouve à l’extérieur, pour des rencontres avec des journalistes, nous dit sa directrice de campagne, Caroline Bourbonnière.

Le candidat du PLC a pris du retard et son bureau n’est ouvert que depuis deux semaines, mais « on prend notre envol, affirme Mme Bourbonnière. Confiante, elle reste lucide, car, dit-elle « il faut travailler très fort parce qu’on peut pas prendre le comté pour acquis ».

Les photo dans cet article ont été prises par Nouri Nesrouche le 08 avril 2025, sauf pour la photo d’ouverture (Crédit photo : IA de CANVA).