L’automne dernier au parc des Rapides à LaSalle, des boîtes noires minces juchées en haut de longs poteaux noirs ont fait leur apparition entre la 1re et la 4e. Il s’agit de dortoirs à chauves-souris, comme l’explique Virginie Michaud, biologiste qui travaille à Héritage Laurentien. Ces derniers ont été installés par l’Arrondissement de LaSalle dans le cadre du projet de corridor écologique du grand Sud-Ouest, financé par le budget participatif de Montréal. « Les nichoirs à chauves-souris ne faisaient pas partie directement du projet soumis à l’origine, mais leur installation s’inscrit tout à fait dans l’esprit du projet », précise dans un courriel Jason Di Fiore, biologiste et directeur général chez Héritage Laurentien.
Selon Mme Michaud, il y a « déjà cinq espèces de chauves-souris, qu’on trouve facilement ici ». Certains de ces groupes sont inscrits sur la liste des espèces en voie de disparition au Canada. Un champignon d’origine européenne a décimé plusieurs populations de chauves-souris à partir de 2006. « Le syndrome du museau blanc, une maladie fongique, s’attaque aux chauves-souris et peut causer la mort de 90% des individus dans certaines colonies, » indique M. Di Fiore avant d’ajouter que la disparition des greniers en ville est aussi une autre cause du déclin de leurs populations.
Si les boîtes noires installées peuvent aider les chauves-souris, Virginie Michaud considère que ces perchoirs ne sont pas indispensables à leur survie dans le parc des Rapides, car il existe « une forêt urbaine assez développée » à LaSalle. Leur habitat au bord de l’eau « leur procure déjà pas mal ce dont elles ont besoin. »
En expérimentant les dortoirs à LaSalle et « en se basant sur ce que des experts recommandent, on ne peut pas se tromper », concède la biologiste ayant récemment suivi une formation auprès de spécialistes de la conservation du mammifère nocturne.
Randonnée au crépuscule du 10 août : à la rencontre des chauves-souris
C’est justement le 10 août au coucher du soleil que Héritage Laurentien invite la population à une randonnée au parc des Rapides à 21h pour partir à la découverte de ces animaux de nuit. La randonnée ne requiert pas d’inscription à l’avance. « Il y a une période au crépuscule où on va entendre les oiseaux chanter, annonce Mme Michaud. Lorsque les oiseaux s’arrêtent, c’est à ce moment que les chauves-souris sortent. »
L’événement en est à sa deuxième édition. « Celle de l’an dernier a été très populaire, beaucoup de familles y ont participé, » se souvient Virginie Michaud. La formule de l’année dernière fait son retour: il s’agira de présenter les neuf espèces de chauves-souris qui vivent au Québec, tout en apprenant à les identifier et à les différencier les unes des autres.
Ces dernières émettent des ultrasons non perceptibles par les êtres humains et sont difficiles à identifier dans le noir, mais il sera possible de les voir et de les entendre à l’aide du détecteur à ultrasons qu’a acquis Héritage Laurentien.
Ce détecteur produit un spectrogramme, explique Virginie Michaud, très enthousiaste. « Je trouve formidable de rendre visible quelque chose qui est invisible à la base. » Et tout le monde, enfant ou adulte, pourra manipuler le détecteur, le diriger vers le ciel, détecter une chauve-souris, voir et entendre l’enregistrement et identifier l’espèce, en direct.
Seulement une randonnée est encore programmée cette année, « mais on a eu des demandes pour d’autres randonnées au crépuscule » laisse-t-elle glisser.
Héritage Laurentien et les activités citoyennes
Auparavant, Héritage Laurentien n’incluait pas les adultes dans ses activités, initialement développées notamment pour ses camps de jour. L’idée d’offrir des activités aux adultes découle « des commentaires des parents qui disaient : « Oh, c’est le fun, ce que vous faites avec les enfants, c’est dommage que cela n’existait pas quand j’étais jeune. » Certaines des activités du camp de jour ont ainsi été adaptées pour les offrir à la communauté en général.
Les camps de jour évoluent aussi afin d’offrir un lieu où les jeunes peuvent s’exprimer par rapport à ce qu’ils ressentent face à l’environnement et aux changements climatiques. « On les met en action, et ils deviennent même des héros pour répondre à ces problématiques, » indique Virginie Michaud avant de conclure que « c’est un peu une réponse à l’éco-anxiété, le phénomène dont on entend beaucoup parler. »
Comment participer à cette randonnée d’observation des chauves-souris du 10 août 2024 ?
Se présenter sur place (pas d’inscription nécessaire) au parc des Rapides à LaSalle samedi 10 août 2024 à 21h. L’activité devrait durer environ 2 heures.
Aziz Mestiri et Karine Joly ont également collaboré à la rédaction de cet article.
La photo d’un nichoir à chauve-souris du parc des Rapides a été prise en juillet 2024 par Pierre Girard.
Dernières nouvelles d’ici
- Café rencontre des aîné.es de Lachine : un rendez-vous mensuel entre rires et réflexions
- Que faire à LaSalle, Lachine, Verdun et dans le Sud-Ouest cette fin de semaine ?
- Aider les enfants malades dans le marathon de leur vie : l’objectif d’Olivier Laliberté de L’Île-des-Sœurs
L’information locale, c’est important pour vous ?
Saviez-vous que vous pouvez vous impliquer dans ce journal numérique 100% local, à but non lucratif et indépendant qui a rejoint 199 135 lectrices et lecteurs en 2023 avec une équipe majoritairement composée de bénévoles.
Rejoignez notre équipe pour couvrir l’actualité locale de LaSalle, Lachine, Verdun et du Sud-Ouest ou si vous avez une entreprise, un commerce ou un organisme, devenez un Partenaire d’Ici pour vous faire connaître des milliers de personnes qui nous lisent chaque semaine tout en aidant à assurer la viabilité de notre journal à but non lucratif.