Comme c’est le cas depuis une vingtaine d’années, des élèves de 5e secondaire du Collège Sainte-Anne partent à l’étranger afin de réaliser des projets d’engagement citoyen dans le cadre du programme Défi Monde. Présentement, quatre équipes sont réparties entre la Tanzanie, le Madagascar, l’Ouzbékistan et le Cambodge.
« C’est un programme où on a comme ambition de former les leaders de demain, mais avec toutes les belles qualités qu’on voudrait voir dans les leaders de ce monde. C’est pourquoi ils sont invités à aller rencontrer des gens partout à travers le monde pour être capable de comprendre aussi l’autre », affirme Anne Chabot, enseignante au Collège Sainte-Anne et coach pour l’équipe en Ouzbékistan.
De secondaire 1 à 3, des cours « d’apprentis leaders » et de langues sont donnés. À partir de secondaire 4, les élèves démarrent leur projet intégrateur qui les mènent à ce projet final en secondaire 5. D’ailleurs, ils ne peuvent choisir les membres, ils leur sont imposés par un comité composé d’enseignantes, d’enseignants et de membres de la direction.
« Le programme Défi Monde est un programme unique en tant que tel. On cherche à avoir une certaine rencontre avec les communautés dans ces pays-là, mais aussi à développer notre culture générale et notre leadership positif », explique Lara Causevic, étudiante du programme Défi Monde et membre de l’équipe en Ouzbékistan.
Avant de démarrer concrètement un projet, les équipes doivent s’entendre et bâtir un plan stratégique. Elles choisissent ensuite leur destination en effectuant des recherches.
« On n’est pas dans le tourisme humanitaire, ici on est vraiment dans quelque chose de plus profond que ça. Et pour nous, c’est vraiment important que les jeunes aient une expérience qui est authentique. On a l’impression qu’on s’en va donner quelque chose d’extraordinaire alors qu’on reçoit beaucoup plus qu’on donne », ajoute Mme Chabot.
Avant, pendant et après le voyage, les élèves sont assez autonomes et prennent leurs propres décisions, avec les conseils de leur coach, qui doit occasionnellement les remettre à l’ordre, et évidemment agir comme une figure parentale durant l’expédition. Selon l’enseignante, la bonne communication et le respect sont la clé.




En Ouzbékistan
« On vit une expérience définitivement hors du commun. L’Ouzbékistan, c’est un beau pays qui est malheureusement très méconnu. Pour eux, les touristes représentent une grosse différence. L’Ouzbékistan est justement reconnu pour sa grande hospitalité. Alors, on se fait traiter un peu comme des rois », témoigne Laura Causevic.
« On se sent tellement important qu’on se dit : mais voyons, je ne suis pas si important que ça, là. C’est vraiment extraordinaire à voir. C’est une leçon qu’on reçoit, parce que je me dis qu’après cette expérience-là, on ne recevra plus jamais les étrangers de la même façon », poursuit l’enseignante Mme Chabot.
L’équipe Ellora sillonne les écoles du pays afin de donner des cours d’anglais. Elle récolte aussi les témoignages des adolescentes et adolescents ouzbeks sur leur vision du futur, pour produire un documentaire.
« Au niveau des étudiants, quand on les passe en entrevue, on leur pose trois questions qui sont toujours les mêmes. La première, c’est juste de s’introduire à la caméra. La deuxième c’est : qu’est-ce que tu veux devenir? Finalement, que signifie la réussite pour toi? », indique l’étudiante.
Pour organiser le voyage, les membres de l’équipe ont fait affaire avec un organisme proche de l’autorité politique. Le gouvernement ouzbek, république présidentielle, a ainsi planifié la majorité de leur voyage. Cela vient avec des avantages et des désavantages.
À chaque visite, ils reçoivent des cadeaux ou des performances. « Toutes ces performances qui nous sont données, tous les spectacles, les cadeaux, on apprécie ça, mais c’est sûr que parfois ça brimait l’authenticité de notre projet. C’est ça qui, en fait, est un enjeu pour nous », analyse Laura Causevic.
Elle ajoute que leurs faits et gestes sont régulièrement épiés par les médias locaux. « On est un outil promotionnel pour eux », ajoute son accompagnatrice, Mme Chabot. Avec une économie principalement basée sur une ancienne production florissante de coton et une production actuelle d’or, le pays veut développer le tourisme pour diversifier son économie.
Chaque repas est donc l’occasion de rencontrer des figures importantes. Par exemple, les élèves ont accès aux ministres, aux fonctionnaires et même à l’ancienne première dame. Ils ont ainsi pu récolter leurs témoignages et avoir des accès privilégiés à certains lieux. Le mini-bus de l’équipe est d’ailleurs toujours accompagné d’une escorte policière.
L’équipe de l’Ouzbékistan, composée de 8 élèves, est partie le 8 mars de Montréal et sera de retour le 29 mars. Le calendrier est semblable pour les autres équipes.
Les photos dans cet article ont été fournies par le Collège Sainte-Anne.
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