Plus d’une centaine de citoyennes et citoyens , en personne et à distance, ont suivi une séance d’information organisée par l’Arrondissement de Verdun, au centre Elgar, concernant une intervention forestière d’ampleur débutant cet automne dans le boisé Saint-Paul. Face à l’infestation de l’agrile du frêne, le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs a autorisé l’abattage de 986 frênes dans le boisé.
Suite au marquage des arbres, l’Arrondissement a réduit ce nombre à 900 après avoir retranché ceux qui étaient tombés naturellement depuis le comptage initial et ceux qui ne seraient pas susceptibles de toucher une cible en tombant au sol. La mesure servira à revitaliser le boisé et protéger les frênes situés dans les zones aménagées adjacentes.
La mairesse Marie-Andrée Mauger a souligné la nécessité de cette intervention qui « n’est pas entreprise de gaité de cœur », mais soutenue par de solides arguments d’experts. Plusieurs personnes dans l’assistance ont manifesté des inquiétudes face à l’approche retenue et la protection future du boisé.
Les personnes élues du district Champlain-L’Île-des-Sœurs, Enrique Machado, Céline-Audrey Beauregard et Véronique Tremblay étaient également présentes lors de la réunion.
Nouvelle méthode de lutte contre l’agrile et ajout de 9,32 hectares de milieux naturels protégés
Après 12 ans d’efforts non concluants, une nouvelle méthode d’abattage des arbres en une seule intervention a été adoptée. Elle vise à permettre une réadaptation plus rapide de la faune et de la flore. Les experts ont souligné que le dépérissement des cimes des frênes permet le passage de la lumière du soleil, favorisant ainsi la prolifération d’espèces exotiques envahissantes et nuisibles, d’où l’urgence d’intervenir.
Selon Kim Marineau, biologiste et consultante en écologie et botanique, « il est préférable de contrôler le moment et le lieu où ces arbres vont tomber, et de s’assurer de sortir du bois de cet endroit, car nous ne voulons pas qu’ils tombent là où se trouvent des espèces rares ».
Par ailleurs, l’Arrondissement confirme que 9,32 hectares de milieux naturels protégés seront ajoutés dans le secteur du boisé pour créer des zones-tampons et de connectivité.
Une coupe massive, puis des plantations et une réfection
Le boisé Saint-Paul, d’une superficie de 23,4 hectares, contient 10 600 arbres, dont 8 600 sont vivants et 2 000 sont des chicots morts. Après l’abattage manuel, il restera 8 177 arbres vivants. Les arbres abattus et une partie du bois déjà au sol pourront être retirés, grâce à une permission ministérielle exceptionnelle obtenue en janvier 2024.
Les travaux, nécessitant du gel, sont prévus hors période de nidification des oiseaux migrateurs et débuteront en hiver 2025, suivis par des plantations au printemps. Ils seraient reportés en cas de météo trop clémente. Le bois recueilli sera par la suite débité pour une utilisation subséquente.
Le frêne sera remplacé par des espèces indigènes adaptées au site, avec un plan de gestion écologique pour leur protection à long terme.
L’arrondissement en profitera pour améliorer les passerelles et donner accès au plus grand nombre de personnes au boisé, tout en limitant la dégradation de l’écosystème en bordure des sentiers. Ces travaux vont s’échelonner sur deux ans à partir de 2025.
Questions du public
Lors de la période de questions, plusieurs sujets ont été abordés, notamment les autres méthodes de lutte contre l’agrile explorées, les estimations du nombre de petits arbres détruits et les mesures en cas de météo défavorable. Les experts ont répondu aux préoccupations, expliquant que les techniques appliquées sont nécessaires et s’appuient sur des arguments scientifiques solides.
À la présidente de l’Association des propriétaires et résidents de l’Île-des-Sœurs, Geneviève Guay, qui s’inquiète du contrôle et des budgets requis pour combattre le nerprun, une espèce envahissante, dans le boisé, il a été répondu que son arrachage fonctionne bien et qu’on pourra le maitriser sans pesticide ou biopesticide.
Quant aux sommes requises pour combattre les espèces exotiques et pour les arrachages futurs, on explique que les budgets et subventions existants seront suffisants.
Projet de piste à bosses (pumptrack) au parc Adrien-D. Archambault
Le projet de piste à bosses au parc Adrien-D. Archambault suscite de vives réactions et des débats. La piste, d’une superficie totale de 3747 m², comprendra 850 m² d’enrobé bitumineux, la création d’hibernacles pour couleuvres brunes et un éclairage dirigé activé par bouton-poussoir de 2200 kelvins.
L’Arrondissement mentionne dans sa présentation que plus de 30 arbres seront plantés sur le site en sus des arbres existants. La cheffe de section aménagement résilient, parcs et espaces verts, Frédérique Magnan-Lauzon, a précisé qu’en fait plus de 70 arbres y seront plantés.
En réponse à une participante sceptique quant à la protection des 10 arbres existants sur ce site, une responsable de l’arrondissement promet que tout est prévu pour les protéger. Cette participante, qui a suscité les applaudissements, trouve difficile à accepter que ce type d’équipements soit inséré entre une zone naturelle et un jardin communautaire.
Prochaines étapes
- Hiver 2025 : Travaux de contrôle de l’agrile du frêne dans le boisé
- Printemps 2025 : Inscription du réseau des milieux naturels du Domaine Saint-Paul au répertoire du Service des grands parcs, du Mont-Royal et des sports de la Ville de Montréal
- Printemps 2025 : Travaux de plantation
- Automne 2025-2026 : Travaux de réfection des passerelles de bois du boisé
La photo d’ouverture a été prise par Richard La Rue le 26 novembre 2024.
L’article a fait l’objet de modifications le 4 décembre 2024, afin d’apporter des précisions supplémentaires quant aux nombres d’arbres qui seront abattus et ceux qui seront plantés. L’Arrondissement de Verdun procédera à l’abattage de 900 frênes plutôt que 986.
Un ajout a également été fait pour indiquer que ce sont plus de 70 arbres qui seront plantés sur le site de la piste à bosses du parc Adrien-D. Archambault.
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