Alors que le forum citoyen est prévu le 29 août à la Bibliothèque des archives nationales (BANQ), il ne reste que quelques semaines pour présenter une opinion à la consultation publique sur le projet de Plan d’urbanisme et de mobilité (PUM) 2050.
Des collectifs citoyens et des organismes communautaires montréalais s’activent actuellement pour intervenir à ces séances d’audition des opinions, programmées à partir du 24 septembre. Leur objectif est de peser dans la balance pour l’implantation de tramways à Montréal.
Coorganisé par Imagine Lachine-Est et le GRAME, un atelier-conférence préparatoire, Comment intégrer écoquartiers et tramways pour réussir la transition, s’est tenu mercredi 21 août à la Vieille brasserie de Lachine en présence d’une vingtaine de personnes.
Une vision à défendre
La rencontre, a été un moment de mobilisation, et l’occasion d’échanger pour une meilleure compréhension des enjeux liés à « la planification intégrée de l’urbanisme et de la mobilité », l’un des six principes directeurs retenus pas l’Office des consultations publiques de Montréal (OCPM) dans le cadre du PUM.
« Ce qui est en train de se définir c’est la vision de la ville de Montréal 2050, c’est le plan d’urbanisme et de mobilité qui va être adopté. Donc c’est extrêmement important d’y participer », a déclaré Jean-François Lefebvre, chargé de cours à l’UQAM et expert auprès du GRAME et Imagine-est.
Pour l’animateur de l’atelier, il y a de nombreuses raisons de mener cette bataille et de faire adopter le projet. « On a enfin une vision cohérente proposant un vaste réseau de tramways qui permettrait enfin de bien desservir Montréal et qui permettrait de réaménager un ensemble de quartiers », a-t-il insisté.
Haro sur le REM
Des personnes représentant plusieurs collectifs et organismes, venus notamment de Montréal-Est et d’Ahuntsic-Cartierville, ont également assisté à la rencontre qui a donné lieu à une douzaine de présentations défendant le tramway comme le meilleur choix pour la mobilité à Montréal, et la nécessité de se mobiliser pour connecter l’ensemble de Montréal et ses écoquartiers, avec les moyens les plus adaptés.
Tanya Abramovitch, directrice générale associée-stratégie urbaine de la ville de Côte-Saint-Luc, a démontré la nécessité du tramway dans l’axe nord-sud, en préférant l’option de la rue Cavendish à celle de la rue Jean Talon proposée par le PUM. Daniel Chartier, du collectif Environnement Montréal-Est, a étalé une liste d’avantages en faveur du tramway contre l’option REM à l’est de l’île. Dans la série Haro sur le Réseau express métropolitain, les militants Francis Lapierre et Shaen Johnston ont expliqué « Pourquoi le REM nuit au transport collectif ».
Mme Johnston a loué le tramway comme un transport moins cher, plus efficace, vert et desservant un maximum de gens. « On sait qu’on a de grands besoins, et on sait que le tramway est la réponse à nos besoins, mais il faut mettre la pression », a-t-elle martelé, pour obtenir le financement du projet à Lachine.
Auparavant, Maja Vodanovic, la mairesse de Lachine, avait souligné que le projet est plus avancé que jamais : il est entré dans le plan quinquennal d’investissement (PQI) du Québec, et « 800 millions de dollars sont dedans », dont 20 millions pour l’étude du tracé et autres dépenses.
Dernière bataille pour le tramway ?
Dans les années 1980, le maire Guy Descary croyait fort dans la réalisation d’un tramway pour Lachine. « 40 ans après, ça s’en vient », soupire Maja Vodanovic.
Anticipant l’opposition au projet, la mairesse de Lachine a cité des arguments liés à l’environnement, au bien-être de la population et à des enjeux économiques pour appuyer la nécessité d’investir dans un réseau de tramways. « On ne devrait même pas argumenter, mais il va falloir argumenter, a-t-elle confié, car si le gouvernement du Québec voit que les gens sont unis à Montréal, et que les citoyens le veulent, il n’aura pas le choix. »
Une foule d’arguments à l’appui
Avec les projets de développement de Lachine Est, environ 20 000 nouveaux résidents sont attendus. Le chiffre est un défi pour la mobilité à Lachine, sachant que seuls deux accès à l’autoroute permettent d’entrer et de sortir de l’arrondissement. L’Arrondissement a parié sur la densification, mais veut le faire intelligemment en inscrivant dans ses plans l’enjeu de la mobilité.
« Je ne veux pas être la mairesse qui a fait une ville tellement dense que les gens ne peuvent plus bouger pour aller travailler […] donc on a pris le pari de densifier, puis la mobilité viendra », a dit Mme Vodanovic.
Pour conforter sa position, cette dernière a cité l’exemple de Strasbourg, la ville française où les lignes de tramways auraient connecté progressivement toute la ville et sa région, de manière efficace.
De son côté, M. Lefebvre a tenu à rappeler que la consultation menée dans le cadre du projet de développement de Lachine-Est a débouché, entre autres, sur un consensus autour du tramway comme mode de transport pour le secteur.
En apprendre plus
La photo d’ouverture a été prise par Nouri Nesrouche.
Dernières nouvelles d’ici
- Conseil de LaSalle (9 septembre 2024) : Sécurité routière, développement de l’ancienne distillerie Seagram et première compétition de surf de rivière
- Schéma d’aménagement et de développement de l’agglomération de Montréal : bientôt modifié
- Fête des récoltes à Verdun : rendez-vous le 14 septembre pour célébrer la biodiversité et l’agriculture urbaine
L’information locale, c’est important pour vous ?
Saviez-vous que vous pouvez vous impliquer dans ce journal numérique 100% local, à but non lucratif et indépendant qui a rejoint 199 135 lectrices et lecteurs en 2023 avec une équipe majoritairement composée de bénévoles.
Rejoignez notre équipe pour couvrir l’actualité locale de LaSalle, Lachine, Verdun et du Sud-Ouest ou si vous avez une entreprise, un commerce ou un organisme, devenez un Partenaire d’Ici pour vous faire connaître des milliers de personnes qui nous lisent chaque semaine tout en aidant à assurer la viabilité de notre journal à but non lucratif.
