Des gens dans une salle de réunion.
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Consultation publique pour une piétonnisation à l’année de la Well à Verdun : la SDC Wellington est contre

La consultation publique sur la possibilité de piétonniser de façon permanente la rue Wellington à Verdun touche à sa fin. Pratiquement l’entièreté des personnes qui présentaient leur opinion devant la commissaire, le 12 février en après-midi, était contre la piétonnisation à l’année.

Dans le cadre de la consultation publique sur la piétonnisation permanente de la rue Wellington, trois séances d’audition des opinions se sont tenues entre le 11 et le 12 février, à la mairie d’arrondissement de Verdun.

La commissaire et présidente de cette consultation, Helen Finn, a tout d’abord indiqué que 28 personnes et représentantes et représentants de divers commerces et organismes se sont inscrits pour présenter oralement leurs opinions devant les commissaires. Parmi eux, 11 ont déposé une opinion écrite.

Aussi, une autre quarantaine d’opinions écrites ont été déposées, de même que plus de 1000 personnes ont rempli des questionnaires en ligne ou dans les espaces publics de Verdun en décembre et en janvier dernier.

La séance était webdiffusée et est disponible sur le site web de l’OCPM.

La SDC Wellington, partenaire de la piétonnisation estivale, s’oppose à la piétonnisation permanente

La première intervention a été faite par Patrick Mainville, directeur-général de la Société de développement commercial (SDC) Wellington qui est également un commerçant.

Durant son intervention où il a présenté l’historique de la piétonnisation de la rue, il a mentionné que « nous avons un mandat clair de la quasi-totalité de nos membres pour nous opposer à une piétonnisation à l’année ».

« Nous craignons même que cette consultation nuise à l’acceptabilité sociale de notre projet de piétonnisation estivale », a-t-il ajouté.

La piétonnisation ne profite pas à tous les commerçants, ni à tous les types de commerce. Donc, certains subissent d’importantes pertes de revenus et doivent trouver des solutions pour compenser ces baisses, a-t-il précisé.

Selon lui, un des enjeux majeurs soulevés est l’accessibilité aux commerces pour les personnes âgées ou à mobilité réduite. « La fermeture aux véhicules est un défi majeur pour les livraisons et l’approvisionnement. Donc, la diminution progressive des espaces de stationnement aggrave les difficultés pour la clientèle », a-t-il dit.

Il faudrait également améliorer le transport en commun, car la disparition de l’autobus 58 a fait chuter l’achalandage.

Tout de même, il recommande une « approche progressive basée sur l’évaluation continue des impacts de la piétonnisation estivale. La rue Wellington doit avant tout préserver son équilibre entre dynamique commerciale et inclusion ».

Des propriétaires de commerces pas convaincus

Le propriétaire du marché Branche d’Olivier, Ammar Habib, a tenu à préciser que 80 % de ses clientes et clients sont verdunois et qu’il constate des problèmes d’accessibilité et de transport adapté durant la piétonnisation estivale.

Il recommande d’ailleurs que le budget lié à la piétonnisation soit seulement consacré aux mois d’été plutôt que de « diluer tout ce budget sur 12 mois ». Durant son témoignage, il a aussi mentionné qu’il recevait entre 5 et 8 livraisons par jour. La piétonnisation complique le tout. Toutefois, il était en faveur d’une piétonnisation durant des événements.

Deux représentants de la pharmacie Jean-Coutu, à proximité de la rue de l’Église, affirment que « réduire l’accès pourrait nuire aux soins de santé », puisqu’une bonne portion de la clientèle est âgée et doit vivre avec des problèmes de mobilité réduite.

De plus, le service de collecte des ordures serait compliqué durant la piétonnisation estivale. Également, les deux personnes ont mentionné une diminution du chiffre d’affaires, lors des deux premières années de la piétonnisation.

Philippe Jacquelin, copropriétaire du bar Le Verdun Beach, de la boucherie Verdun Beef et de l’agence Primavin a affirmé être pour la piétonnisation estivale, mais contre la piétonnisation à l’année, puisqu’il ne « voit pas d’avantage marqué ». Il a ajouté que les chiffres baissent lorsque la saison froide commence et que les gens se déplacent en voiture à ce moment-là.

Le propriétaire de MH Grover et fils, Kenny Grover, a expliqué, en anglais, que même durant la piétonnisation estivale, il y aurait « peu de piétons » entre 9h et 17h, durant la semaine. Il aimerait, entre autres, davantage d’études sur la question. Il a aussi indiqué que ses « clients ne peuvent pas marcher trois blocs. Je stationne les véhicules de mes clients ».

Robin Simond, de l’épicerie Chez Robin, a affirmé « [perdre] beaucoup de clients qui ne reviennent pas au printemps » durant la piétonnisation estivale. « Je fais de meilleures ventes en hiver », a-t-il ajouté.

Il a effectivement constaté que davantage de gens fréquentent la rue durant l’été, mais que cela ne se traduit pas nécessairement en vente. Si la piétonnisation à l’année va de l’avant, il propose d’installer un écran d’intimité, annoncer davantage les stationnements avec de la signalisation et opter pour une portion fermée plus courte que les 1,3 km de l’été.

Des gens de Verdun contre ou en faveur d’alternatives favorisant l’accessibilité

La première citoyenne à s’exprimer, Anne Évangéline LeBlanc, a affirmé que, même si elle ne possède pas de voiture, elle n’est pas en faveur d’une piétonnisation à l’année. Non seulement elle « ne comprend pas la pertinence », mais elle affirme que lorsqu’elle est piétonne, elle « n’est pas plus accessible ».

Elle blâme, entre autres, les « cyclistes qui devraient marcher à côté de leur vélo ». Si la piétonnisation à l’année est adoptée, elle propose qu’un minibus ou un bus puisse sillonner la rue.

Une autre résidente, Lise Thibault, a indiqué « [aimer] bien l’été, mais je ne vois pas la pertinence l’hiver, sauf pour des activités comme Cabane Panache ». Selon elle, les gens se rendent en auto sur l’artère, surtout en hiver. Elle soutient d’ailleurs que davantage d’activités ponctuelles comme Cabane Panache seraient bienvenues et elle plaide aussi pour la venue d’un mini-bus.

Un autre citoyen, Gilles Leclerc, a dit avoir consulté autant des commerces que des personnes résidant sur la rue et autour. Il a mentionné que la piétonnisation amène des « dangers pour les résidents ». Il a raconté qu’un incendie n’aurait pas pu être maîtrisé durant la piétonnisation estivale, en raison des détours que le Service incendie de Montréal a dû faire.

Pour la citoyenne retraitée Pauline Dubé, la piétonnisation à l’année, « ce n’est pas sérieux », d’autant plus qu’aucun bus ne peut passer sur la rue Wellington lorsqu’elle est piétonne. Elle a aussi réclamé un scrutin en bonne et due forme pour la piétonnisation permanente de la rue.

Un groupe d’étudiantes et d’étudiants composé de Gabriel Imbeau, Xin Be Cao et Rémy Foisy ont donné leur appui à la piétonnisation permanente, mais ont proposé plusieurs éléments pour améliorer le projet.

Parmi eux, créer une fiducie foncière qui « permettrait de stabiliser les loyers commerciaux ». Ces derniers proposent aussi de réaliser la piétonnisation permanente en trois phases, en commençant par la section centrale. Aussi, des feux de circulation devraient être ajoutés à toutes les intersections et on devrait miser sur les piétons plutôt que les vélos. Il est aussi proposé d’avoir une rue chauffante.

Finalement, le directeur-général du Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ), Steven Laperrière, a dit ne pas être contre la piétonnisation à l’année, en autant que « l’accessibilité universelle soit non-négociable ».

Pour se faire, il a proposé d’avoir un corridor de service pour les services d’urgence et les bus. Il a aussi demandé qu’il y ait un engagement clair d’appliquer des mesures d’accessibilité universelle avant d’autoriser la piétonnisation permanente.

La photo en haut de cet article a été prise par Carl Sincennes le 12 février en après-midi.


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Carl Sincennes, Initiative de journalisme local
En tant que journaliste, Carl couvre les affaires municipales et civiques pour Nouvelles d’Ici dans le cadre de l’Initiative de journalisme local. Il couvre l'actualité du sud-ouest de Montréal depuis 2019. Après avoir fait ses classes dans plusieurs stations régionales de Radio-Canada au pays, il a été journaliste pour le Messager LaSalle (devenu Métro LaSalle, durant son passage) et la radio CKVL, avant de rejoindre Nouvelles d’Ici. Carl a un baccalauréat en journalisme de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM). Intégrer l’équipe de Nouvelles d’Ici était donc pour lui la suite naturelle des choses.