La consultation publique sur la possibilité de piétonniser de façon permanente la rue Wellington à Verdun va bon train. Le 28 janvier à la mairie d’arrondissement, un atelier collaboratif s’est tenu pour cerner ce qui serait acceptable ou pas si la Well était piétonne toute l’année.
Dans une atmosphère bien plus respectueuse que celle de la séance de questions et réponses du 22 janvier, les participantes et participants ont pu s’exprimer à propos de ce projet. Surtout, le public a pris le temps de débattre calmement lors de l’une des deux activités proposées par l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM).
Son président, Philippe Bourke, a tout d’abord mentionné que des centaines de questionnaires avaient déjà été remplies, un sondage en ligne toujours accessible.
« Ce soir, on va avoir l’occasion de réfléchir ensemble à si la piétonnisation permanente est réaliste, est-ce que c’est souhaitable, à quoi faudrait-il penser si on devait prendre une décision là-dessus et sur quel genre de données pourrait-on s’appuyer avant de prendre une décision », a-t-il déclaré.
Lors de l’atelier, la salle était séparée en deux. D’un côté, il y avait des tables thématiques sur l’accessibilité, la mobilité, la qualité de vie, l’animation culturelle, ainsi que les activités commerciales. De l’autre, il y avait une discussion sous forme de « jeu », où les participantes et participants étaient invités à porter des « chapeaux » (optimiste, émotionnel, factuel, etc.).
Les deux activités visaient à répondre sensiblement à la même question : que considérer pour évaluer si la piétonnisation à l’année de la rue Wellington est acceptable ou pas ?


Ce que les gens ont dit
Plusieurs personnes ont mentionné qu’il y aurait un manque de communication pour annoncer les activités culturelles sur la rue Wellington.
Dans l’éventualité d’une piétonnisation permanente, l’on veut des activités ponctuelles, mais aussi de l’animation quotidienne. D’autres ont proposé de se joindre à des activités montréalaises comme la Nuit blanche ou le Festival international de jazz de Montréal. Toujours dans la même veine, des citoyennes et citoyens ont proposé de créer un collectif, responsable des activités culturelles.
Des gens ont proposé des aménagements qui peuvent être utilisés toute l’année, dont des terrasses couvertes, qui pourraient être chauffées en hiver. Une personne a déclaré qu’elle voulait « une centralité dans la rue ». Une autre encore aimerait que l’on s’inspire de l’Esplanade Tranquille de la Place-des-Arts.
Dans le même ordre d’idée, il a été proposé d’intégrer des kiosques d’informations et de prêts de matériels à quelques endroits sur la rue. Aussi, on aimerait voir la naissance d’une place publique devant l’église Notre-Dame-des-Sept-Douleurs.
Des défis
« On va être une destination, les citoyens de Verdun n’iront plus », s’est exclamé un résident, au sujet de la mobilité. Si elle n’est pas considérée, la gentrification risque de s’emparer de la rue et on pourrait perdre le « mix » commercial, a avancé un commerçant. « Certains commerçants ne veulent même plus de piétonnisation estivale », a-t-il poursuivi.
Une autre personne a mentionné l’importance d’avoir des études d’impact sur les commerçantes et commerçants. « Soyons sensibles à la réalité des commerces » a dit une autre.
« Celui qui va sur Wellington n’a pas le temps », compare une autre personne par rapport aux centres d’achat. Selon une résidente, deux publics s’opposent : les personnes plus âgées possédant une voiture et les personnes plus jeunes qui choisissent de ne pas en avoir une.
Si la piétonnisation à l’année devait se concrétiser, il faudra sérieusement se pencher sur la question du transport des marchandises, avance une personne participante. Déjà, certaines entreprises ne font plus de livraisons lorsque la rue est piétonnisée.
Afin d’avoir une meilleure acceptabilité sociale, il est impératif de trouver une solution pour le transport adapté, croient plusieurs. Une piste serait d’avoir des navettes et des mini-bus. Également, il faudrait s’assurer que le coût de la vie ne triple pas. Il a aussi été proposé de mettre en place un projet-pilote pour tester les différents modèles, d’y aller par étapes. La recherche de compromis serait primordiale.
Avant de clôturer l’atelier, M. Bourke de l’OCPM a d’abord précisé qu’une séance supplémentaire peut être ajouté au calendrier de consultation, si la demande est très forte, pour présenter un mémoire devant la commission.
Le compte-rendu de l’atelier du 28 janvier sera déposé prochainement sur le site web de la commission. Les mémoires le seront également plus tard. Le rapport final devrait être publié au printemps, probablement au mois de mai.
Les photos dans cet article ont été prises lors de l’atelier collaboratif durant la consultation sur la piétonnisation permanente de la Well, le 28 janvier 2025, par Carl Sincennes.
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