Consultation publique à LaSalle sur le vaste projet de redéveloppement de l’ancienne Seagram

L’Arrondissement de LaSalle a tenu une consultation publique sur le redéveloppement de l’ancienne Seagram, le 23 septembre à la mairie, à laquelle un couple laSallois a assisté.

Un grand projet, de nombreuses dérogations

La séance a débuté par une longue présentation de Youssef Lamrhari, conseiller en aménagement à l’Arrondissement de LaSalle.

Le tout émane d’une demande de projet particulier, déposée le 18 mai 2023 par les requérants, pour définir sur le lot 1 930 790 (225, avenue Lafleur) les normes et les conditions relatives aux usages, à l’aménagement paysager, à l’architecture, au stationnement, à la circulation, au déneigement et à la gestion des matières résiduelles.

Le conseil d’arrondissement a adopté un premier projet de résolution à sa dernière séance. Un deuxième projet de résolution devrait être adopté à la séance du 7 octobre. Elle sera suivie d’un avis public décrivant le projet et le mécanisme d’approbation référendaire. S’il n’y a pas de demande pour un référendum sur le projet, la résolution finale sur le projet pourrait être adoptée au conseil d’arrondissement de novembre.

Le site de la Seagram est considéré comme un ensemble d’intérêt patrimonial à forte valeur historique, urbaine et architecturale, construit entre 1926 et 1929. Les seules classes d’usages autorisées dans la zone sont l’industrie légère (i1) et l’industrie lourde (i2).

Les nouveaux propriétaires, TRIAD et le Groupe Shapiro, ont pris possession du site en 2017 et entendent le redévelopper. En 2024, ils ont fait de nouvelles demandes de transformation, mais se sont butés à une « réglementation inappropriée, une absence de lignes directrices pour favoriser la conservation et la mise en valeur des bâtiments et un cadre bâti inadapté », selon le conseiller en aménagement.

De nouveaux usages reliés aux types commercial (c), industriel (i), incluant grossiste et entrepôt ainsi que communautaire (p) devraient être autorisés. Toutefois, les classes d’usages i2 (industrie lourde) et c5 (services pétroliers) seront prohibées. Il est prévu que 48% du site soit occupé par le secteur industriel et la fabrication, 28% par de l’entreposage passif, 17% par du stationnement et 5% par du commercial et de l’événementiel. Le reste sera consacré à des bureaux, ainsi qu’au domaine des arts, de la culture et de la création.

Stationnement sur le site

Selon l’évaluation de l’Arrondissement de LaSalle, la période de pointe pour le stationnement sur le site sera vers 14h et le nombre de cases requises sera de 364, mais le site pourrait potentiellement en accueillir 387 avec la construction d’un stationnement intérieur. Toutefois, puisque le site ne serait occupé qu’à 70%, le besoin réel serait de 276 cases à aménager dans une première étape.

Des aires distinctes seraient prévues pour les manœuvres des camions et le ramassage des matières résiduelles, à même le site.

Pour l’aménagement paysager, le concept est « inspiré par l’histoire du site est la fabrication du whisky. La forme du cercle est présente dans plusieurs étapes du processus de fabrication du whisky. Elle influence le développement d’un motif qui vise à garder cette cohérence et unifier l’espace », indique M. Lamrhari.

Concernant l’architecture, il est prévu de conserver la brique rouge, les fenêtres d’origine à petits carreaux, d’avoir une colorimétrie grise pour les ajouts et une colorimétrie noire pour les différentes ouvertures. Il est aussi prévu d’utiliser les toits et de construire des passerelles entre les différents édifices.

Parmi les autres conditions qui devront être respectées, il y a une date limite pour l’aménagement du stationnement de la pointe (103 cases), soit le 31 décembre 2025. Les 173 cases ailleurs sur le site devront être complétées d’ici le 31 décembre 2027.

Par ailleurs, le pourcentage des locaux pouvant être aménagés sera proportionnel à l’avancement des travaux d’aménagement paysager.

Les 2 personnes présentes satisfaites, mais inquiètes sur certains points.

Les deux membres du public présents ont plusieurs fois rappelé qu’ils étaient en accord avec plusieurs éléments proposés, mais ont tout de même émis certains bémols, notamment concernant la circulation et le stationnement dans le secteur.

Lise Forget, qui réside à proximité sur la rue Bélanger depuis 38 ans, aime beaucoup l’aménagement, mais « ne voit pas réalistement comment, quand le tout sera réaménagé, ce sera suffisant », en termes de cases de stationnement.

Elle se demandait aussi si la fameuse intersection Lafleur, Newman et Airlie serait munie de feux de circulation. « À terme, il va y avoir plus de circulation.  À l’heure de pointe, c’est déjà quelque chose », dit-elle.

Le chef de division de l’urbanisme, Marc Chenouda, a répondu qu’il n’y a pas de réaménagement prévu pour cette intersection. Concernant les enjeux de circulation, il a précisé qu’étant donné que l’industrie lourde serait prohibée, cela devrait limiter les nuisances dans le secteur.

De son côté, son mari, Robert Leduc, se demandait, entre autres, si les mêmes entrées et sorties seraient conservées ou si d’autres allaient être ajoutées. L’Arrondissement lui a répondu qu’il n’y aurait aucun changement. 

Il se questionnait aussi sur l’espace requis aux camions pour effectuer leurs manœuvres à l’intérieur du site et sur la grandeur modeste des places publiques. M. Lamrhari a précisé qu’il a fallu faire un compromis pour permettre aux camionneuses et camionneurs de travailler, mais aussi de bien séparer les usages sur le site.

La photo en haut de cet article est une modélisation du site de l’ancienne Seagram, fournie par l’Arrondissement de LaSalle.