Le Conseil d’économie sociale de l’Île-de-Montréal (CESIM) a tenu des « Conversations montréalaises sur l’économie sociale » au printemps 2024, dont une à LaSalle, qui lui ont permis de brosser un portrait non exhaustif des difficultés, mais aussi des pistes de solution pour les entreprises d’économie sociale.
Au cœur des conversations, la question principale qui sous-tendait tous les échanges était : « comment l’économie sociale peut donner des réponses concrètes aux différents enjeux qui nous touchent » ?
Près de 1 000 contributions ont été documentées, parmi les plus de 350 personnes qui ont participé à l’une ou l’autre des Conversations.
Quel bilan pour la Conversation à LaSalle?
Dans la « Conversation Sud », soit celle à LaSalle, le besoin de visibilité, de la reconnaissance et de meilleures communications sont les principaux éléments qui sont ressortis, selon le CESIM. Il y aurait une volonté de modifier les pratiques institutionnelles et de changer les mentalités envers l’économie sociale dans ce secteur.
« Les entreprises d’économie sociale présentes lors de cette Conversation souhaitent plus de reconnaissance de la part du politique et des citoyennes et citoyens sur leur rôle et leur contribution au sein de la communauté », peut-on lire dans le portrait publié par le CESIM.
Les partenariats, la collaboration et la mutualisation entre entreprises d’économie sociale ont aussi été abordés durant cette rencontre.
Quels sont les constats et les solutions des Conversations?
Plusieurs enjeux ont été constatés lors de cette démarche.
L’un d’entre eux est l’épuisement des équipes et des directions. « La charge de travail élevée, associée à peu de repos, affecte les équipes de direction », et « le manque de ressources et de relève crée de la pression sur les directions générales », dit-on. Parmi les solutions, on mentionne qu’il faudrait disposer de ressources humaines supplémentaires pour embaucher davantage de personnes ainsi qu’avoir une meilleure rétention des employées.
Dans le même état d’esprit, la gouvernance est un élément central. On mentionne qu’une bonne gouvernance est essentielle pour les entreprises d’économie sociale, mais qu’elle peut aussi être à la fois « une force ou une faiblesse, si elle est négligée. » Établir des règlements, former des administratrices et administrateurs ainsi qu’adopter des bonnes pratiques, tous sont préconisés.
Aussi, l’enjeu de la main-d’œuvre est souvent revenu. Un « conflit entre les valeurs de l’économie sociale et les capacités réelles des organisations » a été constaté. Pour y remédier, l’accompagnement des directions et des employés serait « crucial pour faciliter le dialogue et l’action, ainsi qu’assurer l’inclusion et les valeurs de l’économie sociale ».
Un autre enjeu est l’accès des locaux et l’abordabilité de ceux-ci. « La part du loyer est très importante et limite la rentabilité des entreprises d’économie sociale », dit-on dans le document. Il est aussi de plus en plus difficile de trouver des locaux vacants et abordables. Afin d’y remédier, il est proposé de développer des solutions d’accompagnement pour trouver des locaux et du financement.
Dans la même veine, les participantes et participants ont mentionné que le financement des entreprises d’économie sociale est difficile et qu’il y a trop d’acteurs à contacter, mais également qu’« une collaboration plus étroite dans le milieu, pour réduire la compétition et s’entraider, serait nécessaire afin de mieux se concerter. »
Finalement, un enjeu majeur pour les entreprises d’économie sociale serait de commercialiser et pérenniser son modèle d’affaires. Certaines personnes ont proposé de développer des collaborations avec le secteur privé et d’avoir une meilleure promotion des services.
La photo en haut de cet article a été prise par Carl Sincennes en avril 2024.
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