L’abolition de la ligne de bus 58 s’est invitée à l’assemblée ordinaire publique du conseil d’administration (CA) de la STM du 4 septembre. Les initiatrices de la pétition contre l’abolition de cette ligne, Lilly Lacoursière Gignac et Sandrine Galand étaient présentes pour intervenir lors de la période des questions du public et ont parlé au nom de 2525 signataires.
Avant même leur intervention, le président du CA, Éric Alan Caldwell, a anticipé sur le sujet en rappelant les objectifs de la refonte du réseau, à savoir améliorer le service et rendre le transport en commun plus attractif. M. Caldwell a reconnu les enjeux apparus avant l’entrée en vigueur des changements, le 26 août dernier, en espérant trouver « le meilleur compromis possible », a-t-il dit.
Se voulant rassurant dès le départ, il a affirmé que la STM a les moyens de solutionner les enjeux soulevés par les usagers et usagères, et qu’il ne faut pas considérer les changements comme quelque chose d’immuable. « On reste à l’écoute. Le réseau reste flexible. On a la possibilité de faire des ajustements », a-t-il assuré.
Quelles mesures concrètes ?
En prenant la parole, Lilly Lacoursière-Gignac a exprimé la réjouissance des signataires de la pétition face à l’esprit d’ouverture et à l’engagement de la STM à apporter des ajustements. « Nous reconnaissons que vous vous êtes engagés à observer des conséquences de la refonte sur leur quotidien, et nous nous en réjouissons », a-t-elle souligné.
Par la suite, Mme Lacoursière-Gignac a interpellé le CA de la STM pour savoir quelles seront les mesures concrètes prises pour s’assurer que le circuit perdu par l’abolition de la 58 soit maintenu et que sa fréquence soit conservée.
Dans son intervention, elle a aussi indiqué que si les nouvelles lignes permettent l’accès au centre-ville, elles réduisent aussi l’accès aux quartiers avoisinants. « Les nouvelles lignes proposées ne permettent pas d’atteindre des destinations dans les mêmes délais, demandent beaucoup plus de déplacements à pied, a-t-elle indiqué, ce qui s’avère être un défi pour des populations à mobilité réduite, les plus âgés, ou encore les familles avec les jeunes enfants et des poussettes. »
La représentante des pétitionnaires a abordé ensuite une question technique sur les procédés employés par la STM pour capter et mesurer des données sur les déplacements des usagers de la ligne 58, « des données plus qualitatives peut-être, mais tout aussi primordiales », a-t-elle avancé.
En réponse, Michel Tremblay a assuré que la STM dispose des données nécessaires sur les habitudes de ses usagers en admettant que les instruments ne soient pas parfaits et que ces données restent à affiner. Pour ce faire, a-t-il ajouté, le dialogue ouvert avec la population et les institutions sert justement à mieux comprendre certains déplacements qui peuvent être sous-estimés.
La STM à l’écoute
Parmi les questions posées par écrit au CA, l’une concerne la ligne de bus 71 qui va de Station de l’Église (de l’Église / Ross) et se termine à l’arrêt Station Guy-Concordia, en passant par la Pointe Saint-Charles. Francine Grenier, une septuagénaire à mobilité réduite, a déploré la fréquence instable de son bus et le temps d’attente prolongé. Une dame octogénaire a dû attendre 71 minutes pour son retour chez elle, a-t-elle témoigné, avant d’exposer sa propre mésaventure avec la 71 Sud, et une très longue attente à cause d’un horaire non respecté. « J’ai été obligée de marcher de la rue Gilbert Dubé à l’hôpital de Verdun, car moi je respecte l’heure de mon rendez-vous. Ma santé a subi des conséquences, mais pas vous », a-t-elle écrit.
En guise de réponse, M. Tremblay a affirmé n’avoir aucune information sur le fait qu’il y a des problèmes importants de fonctionnement pour la ligne 71. Il s’est par ailleurs engagé à examiner l’ensemble des données avec son équipe pour voir s’il y a un enjeu sur cette ligne.
La photo d’ouverture a été prise par Nouri Nesrouche quelques jours avant la dipartition de la ligne 58 le 26 août 2024.
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