Loyers en augmentation, logements certifiés
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Comment se sortir du bois de la crise du logement ? Réponse du député de Marguerite-Bourgeoys 

Les balises de la Ville de Montréal pour contrôler la location à court terme sont « importantes », estime le député de la circonscription provinciale de Marguerite- Bourgeoys, Frédéric Beauchemin. L’élu affirme toutefois que ce sont « les restrictions » fédérales, provinciales et municipales sur la construction qui n’aident pas à créer du logement abordable.

« Sur le plan économique et innovateur, c’est clair que la plateforme Airbnb a bouleversé le statut-quo », analyse M. Beauchemin.

Le 30 janvier, Montréal a annoncé son intention d’appliquer dès cet été de nouvelles règles autour de la location à court terme, typiquement désignée comme location de type Airbnb. Elle ne sera alors permise qu’entre les 10 juin et 10 septembre.

Plusieurs ont salué la nouvelle mesure, mais d’autres se sont montrés critiques. « Valérie Plante cherche un coupable pour son inaction à monter du logement », a avancé la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, lors d’une mêlée de presse à l’Assemblée nationale du Québec, le même jour de l’annonce du nouveau règlement. La nouvelle disposition devrait nuire à la réputation de Montréal, selon Mme Proulx.

La réglementation municipale va dans le bon sens pour prévenir les abus, estime M. Beauchemin. Mais, pour le porte-parole de l’opposition libérale en matière d’économie et d’innovation, « [l]a crise du logement est de loin beaucoup plus gros comme enjeu de société » que la plateforme Airbnb.

« Il y a pleins de restrictions que, autant les municipalités, le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial mettent en place, qui font en sorte qu’on n’est pas capables de [construire], ou si on le fait, ça coûte beaucoup plus cher », affirme l’élu de Marguerite-Bourgeoys. Le loyer final s’en voit plus dispendieux ainsi, ajoute-t-il.

Les codes fédéral et provincial de la construction des immeubles

À titre d’exemple, l’élu cite la révision du Code national du bâtiment, pour permettre un plus grand usage du bois sur le marché et les chantiers. M. Beauchemin est également responsable de l’opposition pour la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Cette dernière compte le plus grand nombre d’emplois dans le secteur forestier au Québec, derrière seulement les régions du Nord-du-Québec, de l’Abitibi-Témiscamingue et du Bas-Saint-Laurent, d’après une étude économique publiée par le ministère des Forêts en mai 2019. Or, selon les informations du journal Le Lac-St-Jean, l’industrie forestière de la région est en situation de crise.

M. Beauchemin ne cache pas son enthousiasme pour un matériau spécifique, l’épinette noire, une des principales essences d’arbres de la zone boréale du Québec. « C’est le meilleur bois qui existe pour la construction résidentielle », avance-t-il, en citant l’usage d’un bois de cette même espèce d’arbre en Norvège.

Un bâtiment de 18 étages et d’une hauteur de 80 mètres, le Mjøstårnet, a été construit avec l’épinette de Norvège. Selon les critères de l’American Lumber Standards Committee (ALSC), l’épinette noire au Canada et au Québec a une meilleure résistance mécanique que l’épinette de Norvège.

Le Code national du bâtiment sert de base à son équivalent provincial, le Code de construction du Québec. Ensemble, ils fixent plusieurs règles quant à l’utilisation du bois dans une infrastructure, y compris des limites quant au nombre d’étages et de superficie. 

Il est permis d’ériger un bâtiment d’au plus six étages. Un projet qui souhaite aller plus haut doit encapsuler le bois utilisé, pour le couvrir d’un matériau non combustible. Sinon, il faut soumettre une demande auprès de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ), notamment pour démontrer que le recours au bois obéit aux normes de sécurité. Dans les deux cas, le bâtiment pourra atteindre 12 étages tout au plus.

L’épinette noire pousse partout au Canada, excepté au sud des Prairies et à l’ouest de la Colombie-Britannique. Le matériau est notamment utilisé pour construire des poutres avec la même forme que la lettre I. 

« Au lieu d’importer des poutres de métal faites aux États-Unis, consommons nos propres ressources à résoudre un problème de société, qui est la crise du logement », déclare M. Beauchemin, en se référant aux tarifs douaniers que souhaite appliquer l’administration Trump.  

Parti pour le parti 

Du 13 septembre au 10 janvier derniers, l’élu de Marguerite-Bourgeoys était un des candidats à la chefferie du parti libéral, avant de s’en désister pour donner son appui à Pablo Rodriguez. Avec l’appui de la députée de Chomedey, Sonya Lakhoyan Olivier, il avait fait l’annonce à Trois-Rivières, puis amorcé une grande tournée des régions du Québec pendant plusieurs mois.

« La réalité du quotidien des gens, que ce soit à Marguerite-Bourgeoys, à Amos, à Roberval, la réalité économiquement parlant est la même. Les gens ont de la misère à arriver, le coût de la vie est extrêmement élevé, et l’accès aux services essentiels de l’État est en piètre état », soutient l’élu.

Le parti libéral a pris l’habitude de faire le tour de la province dès 2022, mentionne-t-il, après les élections provinciales, « pour partir la relance du parti libéral, et essayer de comprendre qu’est ce que ça veut dire d’être libéral », estime M. Beauchemin. 

Karine Joly a contribué à la rédaction de cet article.

La photo de couverture de l’article provient de Nouvelles d’Ici et de CANVA.


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Aziz Mestiri
Aziz a travaillé à travaillé à Nouvelles d'Ici de juin 2024 à avril 2025 comme journaliste au pupitre et sur le terrain. Originaire de Tunisie, Aziz s’est formé en psychologie et en sociologie à l’Université de Montréal où il a travaillé dans des équipes de recherche en sciences humaines. En 2021, il se réoriente vers le journalisme, en rejoignant les Hebdomadaires de l’Ouest de l’ancien Journal Métro. Sélectionné au stage estival du quotidien Le Devoir en 2023, il a ensuite occupé les fonctions de chef de section au journal étudiant Le Quartier Libre. Aziz est passionné de journalisme sous toutes ses formes (reportages, pupitre, etc.), et il aime discuter des subtilités du quatrième pouvoir avec le grand public.