Une clinique juridique mobile à Lachine, en aide aux personnes migrantes dans la précarité

La Mission communautaire de Montréal (MCM) a planifié trois sessions de sa clinique juridique mobile pour répondre à des besoins exprimés dans l’arrondissement de Lachine, en collaboration avec la Table de réflexion et d’actions interculturelles de Lachine (TRAIL). Rencontres personnalisées, confidentielles et gratuites, les personnes immigrantes et demandeuses d’asile peuvent y poser des questions sur leur statut, leurs droits et les démarches à suivre.

Une première session a eu lieu en décembre dernier. La deuxième s’est tenue le 25 février. Initialement planifiée à la bibliothèque de Saint-Pierre, elle a été déplacée à la dernière minute à la P’tite maison de Saint-Pierre, en raison de désagréments d’un chantier à proximité.

Depuis 2017, la dynamique de l’immigration dans ce quartier a changé, avec un afflux important de demandeurs d’asile, affirme l’animateur de la TRAIL, Martin Savard.

« C’est très difficile d’avoir un chiffre exact. On a un portrait de quartier qui date d’une année ou deux, et ça évolue beaucoup. Avant 2017, il y avait de l’immigration à Lachine, mais c’était une immigration de plus longue date. Et là, tout à coup, il y a des gens avec un statut précaire qui sont arrivés en grand nombre et donc ça a apporté un changement sociodémographique assez important », explique-t-il à Nouvelles d’Ici.

Ce genre de profil est souvent confronté à des situations complexes et à un manque d’informations. Ce pourquoi, ajoute-t-il, l’organisme a sauté sur l’occasion offerte par la MCM. « [Le milieu communautaire de Lachine] voulait accueillir ces personnes-là de la façon la plus humaine possible et d’adapter nos services pour qu’on puisse les aider du mieux qu’on peut », déclare M. Savard.

Amortir la surcharge des avocats

La MCM agit sur tout le territoire du Québec, mais la clinique mobile fait partie du programme Solutions juridiques créé pour les quartiers de Montréal. « On se déplace pour améliorer l’accès à la justice », résume Marta Pereira, juriste et animatrice de la clinique.

La clinique a vu le jour pour répondre spécifiquement aux besoins de Montréal, et devient d’autant plus nécessaire étant donné que les avocats et avocates spécialisés en immigration sont surchargés. « On parle avec tous les organismes qui participent et tous les organismes ont dit que beaucoup de leurs participants ont du mal à trouver un avocat », souligne M. Savard.

Mme Pereira explique que les rencontres sont confidentielles et adaptées à chaque situation. « Ce sont des besoins très variés », indique-t-elle, nécessitant « des démarches très différentes et très variées ».

Les personnes qui ont fait une demande d’asile ou candidates à l’immigration humanitaire, poursuit-elle, veulent comprendre comment fonctionne le processus. D’autres qui sont dans la catégorie des réfugiés acceptés veulent connaître les démarches pour demander la résidence permanente et aux services liés.

En plus des informations juridiques, la clinique mobile sert de point de contact entre les personnes dans le besoin et d’autres services.

Martin Savard indique que chaque session a attiré un nombre significatif de personnes. Le prochain rendez-vous est prévu le 11 mars à la bibliothèque Saul-Bellow de Lachine.

La photo en ouverture provient de CANVA.