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Christelle Onomo-Lopes : une directrice, deux maisons des jeunes

Christelle Onomo-Lopes est directrice de la maison des jeunes (MDJ) L’Escalier à Lachine. Mais récemment, elle est également devenue directrice de la MDJ RadoActif, situé à Ville-Émard dans Le Sud-Ouest. Ce double mandat témoigne de la réalité des MDJ à Montréal, à la fois dynamiques, mais tout aussi marquées par des défis structurels. 

Avant de se lancer dans le milieu communautaire montréalais, la directrice de L’Escalier a géré des patrimoines immobiliers en France. Elle a ainsi acquis des compétences essentielles de gestion et de travail sous pression, selon elle.

« C’est un soulagement de travailler ici. Bien sûr, ce ne sont pas des vacances, mais il y a suffisamment de défis pour me tenir toujours avec de l’énergie. Ce que j’adore faire en fait, c’est trouver des solutions aux problèmes », confie-t-elle.

Sa méthode de travail lui permet d’optimiser sa charge. La centralisation des documents et des agendas sur un même support numérique lui permet de déléguer certaines tâches, et de garder un œil sur les deux maisons sans se sentir débordée. « Ce qui fait que ça me laisse quand même du temps pour me rendre utile ailleurs », estime-t-elle.

Avantage géographique

L’offre d’emploi pour la direction de la Maison RadoActif a été affichée dans le réseau interne du Regroupement des maisons des jeunes du Québec (RMJQ), explique Mme Onomo-Lopes. « Je la regarde et puis je dis « Mais c’est à cinq minutes de chez moi ! » », raconte-t-elle.

En effet, résidente de LaSalle, la directrice se trouve à mi-chemin entre ses deux lieux de travail. En étant proche, elle peut facilement, explique-t-elle, se déplacer et gérer ses responsabilités sans perdre de temps aux trajets.

Mme Onomo-Lopes cite également son parcours artistique et culturel qui lui permet d’enrichir et d’adapter ses interventions auprès des jeunes. « J’ai plus de 20 ans d’expérience avec les jeunes, dit-elle. Je les rejoins très bien et puis j’adore être avec eux. »

Conditions de travail et défis

La réalité des MDJ à Montréal est complexe. Selon Mme Onomo-Lopes, les postes de direction sont difficiles à pourvoir en raison de conditions de travail peu attrayantes.

La MDJ L’Escalier à Lachine. L’organisme a ouvert ses portes en 1985.

D’abord, à Ville-Émard, il s’agit d’un poste à temps partiel. En outre, la rémunération n’est pas très motivante, indique Mme Onomo-Lopes, à quoi s’ajoutent des horaires exigeants.

« Il y a le fait d’être prêt à travailler en décalé aussi parce qu’il faut pouvoir faire une ou deux soirées de plancher. Ce n’est pas tout le monde qui accepte ces conditions de travail », lance-t-elle.

Par ailleurs, elle souligne que son expérience dans le réseau des MDJ a été décisive pour son recrutement. « Je connais l’ADN des maisons des jeunes. Au niveau de tout ce qui était gestion, que ce soit ressources humaines, la vision ou des projets des maisons des jeunes, il n’y avait pas besoin de refaire tout un travail d’intégration à ce niveau-là », analyse-t-elle.

Et en réalité, la situation de Mme Onomo-Lopes n’est pas inédite. « Je ne suis pas la seule à diriger deux maisons. Plusieurs de mes collègues le font déjà. Il y a déjà autour de notre table des expériences, des collègues qui ont deux maisons des jeunes, qui sont aussi géographiquement un peu comme moi », affirme-t-elle.

Mutualiser les ressources

Le Regroupement des maisons des jeunes du Québec (RMJQ) mise sur le partage des ressources entre les MDJ membres, pour que chacune soit plus efficace par la recherche de collaborations et la division des coûts de projets.

Le conseil d’administration de la MDJ lachinoise L’Escalier a d’ailleurs accepté que Mme Onomo-Lopes dirige RadoActif, car cela était à l’avantage de l’organisme.

« Dans des sorties, quand on prend un bus et que le bus coûte 3 000 dollars et qu’on ne le remplit qu’à moitié… Là, on va mutualiser vraiment des frais ou des intervenants pour le bien de tous nos jeunes », indique-t-elle.

Mme Onomo-Lopes insiste sur l’importance de respecter l’ADN propre à chaque maison. « Chacune a sa propre particularité en fonction de son quartier et des jeunes qui y viennent. Je ne peux pas dupliquer les projets de Lachine à RadoActif, mais je peux envisager des synergies », précise-t-elle.

Les photos dans cet article ont été prises par Nouri Nesrouche en janvier 2025.


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Nouri Nesrouche
Nouri Nesrouche pratique le journalisme depuis 23 ans. Après avoir travaillé pour deux grands titres francophones en Algérie, il a intégré la rédaction de Nouvelles d’ici en juin 2024 grâce à la Bourse média de la Fondation canadienne des relations raciales. Durant sa carrière, Nouri a produit de grands reportages, notamment à l’étranger, des chroniques politiques, et beaucoup d’informations de proximité. En plus de la politique et des affaires civiques, il s’intéresse beaucoup à la culture.