Briguer un mandat de députée quand on est déjà élue au municipal : récit d’une expérience vécue en 2022

Deux élus au municipal, Laura Palestini et Craig Sauvé, se présentent à l’élection fédérale partielle de LaSalle-Émard-Verdun du 16 septembre prochain. Ce n’est pas sans rappeler le cas de Véronique Tremblay, toujours conseillère de ville à Verdun, qui avait tenté d’obtenir le mandat de députée provinciale, pour la Coalition Avenir Québec (CAQ), lors des dernières élections en 2022.

Malgré un mandat majoritaire renouvelé, le parti au pouvoir, la CAQ avait et a toujours une très faible députation sur l’Île-de-Montréal et c’est l’une des principales raisons qui a poussé Véronique Tremblay à vouloir faire le saut en politique provinciale.

« Je me disais, même si on avait deux élus qui représentaient Montréal, il en faudrait au moins quatre, je trouvais que ce n’était pas normal que Montréal ait juste deux élus au gouvernement. Ma motivation, c’était d’aider à porter la voix de Montréal à Québec », affirme-t-elle en entrevue avec Nouvelles d’Ici en ajoutant qu’elle voulait amener la perspective urbaine au gouvernement.

Candidate en 2017 pour l’équipe de Denis Coderre, puis en 2021 pour Projet Montréal, Mme Tremblay croyait que ses contacts avec les deux partis municipaux à Montréal lui permettraient d’avoir un meilleur accès aux élus et ainsi d’agir comme une courroie de transmission entre les paliers municipaux et provinciaux. « La population est toujours gagnante si la communication se fait bien. J’aurais été un bon agent de liaison et c’était ça ma motivation : pouvoir faire une différence », explique-t-elle.

Comment ça fonctionne quand on tente de se faire élire alors qu’on est déjà élue à un autre palier ?

Avant de faire campagne au provincial, Véronique Tremblay a tout d’abord communiqué avec le conseiller à l’éthique de la Ville de Montréal pour savoir ce qu’elle avait le droit de faire et de ne pas faire en tant qu’élue de la Ville. Il lui a dit de ne pas participer aux « activités politiques » du palier municipal.

Mme Tremblay explique toutefois qu’elle pouvait continuer d’occuper ses fonctions de conseillère de ville et de se présenter autant aux conseils d’arrondissements qu’aux conseils municipaux. Elle s’est toutefois abstenue de participer aux conférences de presse pour annoncer des projets, par exemple, parce que « tu ne veux pas utiliser ton rôle de conseiller pour faire de la politique provinciale. »

Par ailleurs, tout au long du processus, elle a pu demeurer membre de Projet Montréal, même si elle n’a pas participé aux caucus du parti, durant la campagne électorale. « Je tiens à le dire, Projet Montréal ont été super corrects avec moi. Ils m’ont réaccueilli à bras ouverts », souligne-t-elle.

Faire les deux en même temps n’est pas une tâche facile, mais réalisable, selon elle.

« C’est sûr que retourner dans tes fonctions après, ça peut être un petit peu périlleux, dépendamment du parti », conclut-elle.

La photo en haut de cet article est montage de NDI avec une image provenant de CANVA.