La fin d’octobre a sonné la fin du mandat de Diane Gistal en tant que commissaire en résidence à la maison de la culture Marie-Uguay, dans l’arrondissement Le Sud-Ouest. Durant treize mois, la commissaire a fait de ce lieu le théâtre d’une série de rendez-vous culturels. Cette programmation s’est distinguée par la diversité et l’inclusivité de son offre, reflet d’une volonté de rendre la culture accessible à tous.
L’idée fondatrice de Diane Gistal, comme expliquée à Nouvelles d’Ici, est que la maison de culture Marie-Uguay doit être perçue comme un espace qui appartient à tous, un lieu où les voix variées peuvent s’exprimer librement.
Au fil des expositions conceptuelles, des performances inédites et des discussions exploratrices, la maison de la culture a accueilli un nouveau public plus large que d’habitude, avance-t-elle.
Introduire tous les talents du Sud-Ouest
Forte de son expérience et de sa vision curatoriale, Diane Gistal a apporté une approche inclusive et une offre de programmation diversifiées, en conformité avec son mandat, pour toucher le plus de monde parmi la population de l’arrondissement. « Je souhaite que les gens apprennent à rencontrer la maison de la culture et comprennent que c’est un lieu qui leur appartient aussi », dit-elle.
Son expérience dans les communautés culturelles de Montréal, notamment à travers des projets liés à la musique jazz et à l’histoire des communautés afrodescendantes, lui a également permis de forger des connexions profondes avec les quartiers du Sud-Ouest. Aussi, grâce aux liens qu’elle a tissés avec ces milieux artistiques, Mme Gistal a pu inscrire dans sa programmation des pépites locales.
C’est le cas d’Andy Williams, musicien, commissaire d’art, éducateur en musique, et conférencier influent dans les milieux montréalais, spécialiste du jazz. Résident de l’arrondissement Le Sud-Ouest, Andy Williams s’est produit en mars dernier à la maison de culture Marie-Uguay… pour la première fois.
Un voyage à travers les mouvements sociaux et intellectuels
L’exposition de Berirouche Feddal est l’un des temps forts de cette série d’événements. L’artiste explore les convergences entre les mouvements sociaux et intellectuels en Algérie et dans le monde entier. L’exposition met particulièrement en lumière les liens profonds entre les efforts pour la libération en Algérie, les mouvements des droits civiques aux États-Unis et les revendications panafricanistes. À travers ses œuvres, l’artiste offre une interprétation sensible et poignante de l’histoire du pays des Aurès.
En complément de cette exposition, une projection-débat du film emblématique « Festival panafricain d’Alger 1969 » a jeté un regard unique sur un moment charnière de l’histoire panafricaine et suscité des discussions enrichissantes parmi les membres de l’assistance.
Une exploration de l’amour radical
En tant que commissaire en résidence, Diane Gistal a apporté un regard différent, nourri par son parcours en histoire et en littérature et par ses années d’expérience dans les pratiques afrodescendantes et africaines.
Point d’orgue de cette approche, l’exposition « Cultiver l’amour » de Marie-Danielle Duval s’inscrit dans la continuité de sa démarche artistique visant à répondre à l’invisibilisation et à la dévalorisation historiques de la féminité noire. Les œuvres présentées questionnent le pouvoir guérisseur et transformateur de l’amour dans un contexte afroféministe et invitent le public à réfléchir sur l’importance du soin de soi et d’autrui, ainsi que sur la construction de relations saines et émancipatrices.
La série d’événements s’est poursuivie avec la performance sonore de Hajia Maa, également connue sous le nom de Secondsight. Dans son œuvre intitulée « Natural Satellites », l’artiste a invité le public à un voyage profondément personnel, où chacun et chacune pouvait orbiter autour de son ascendance, tel un satellite naturel gravitant autour d’une planète.
La pérennité en jeu
À l’heure du bilan, Diane Gistal exprime de la satisfaction devant ce qu’elle a accompli. « Toute cette programmation-là que j’ai portée, j’en suis extrêmement fière, mais c’est basé sur des relations que j’ai bâties pendant des années avec ces artistes-là. »
Les événements organisés par Diane Gistal ont été l’occasion de célébrations riches et inclusives de la culture, offrant au public l’opportunité de découvrir des perspectives uniques et des récits puissants.
La fin ouvre cependant sur l’interrogation. « Mon programme a duré plus d’un an et c’est génial. On renouvelle les pratiques, on a des projets innovants, on est en lien avec d’autres communautés, etc. Mais c’est quoi la pérennité de ça quand je vais m’en aller ? », se demande-t-elle. Pour la commissaire sortante, il serait dommage que les ponts ouverts entre la maison de la culture Marie-Uguay, le public et les artistes introduits à la faveur des activités de la résidence, notamment anglophones, soient perdus.
La photo en haut de cet article a été prise par Nouri Nesrouche.
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