Bernaches en vol dans le parc des Rapides
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Parc des Rapides : la Floride des bernaches d’ici ?

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Depuis près de trente ans, j’observe les bernaches du Canada au parc des Rapides. Et elles sont de plus en plus nombreuses à rester toute l’année sur nos rivages. 

Partiront-elles cet hiver vers des cieux plus cléments, comme les fameux  « snowbirds » québécois qui prennent la direction de la Floride chaque année ?

Bernaches résidantes, pas migratrices

Eh bien non ! Les bernaches que nous observons au parc des Rapides et dans la région sont « résidantes ». Elles appartiennent à des populations totalement différentes des populations dites « migratrices ». « Les populations de bernaches résidantes ont toujours existé, mais il est vrai qu’elles sont en forte croissance depuis quelques années », explique Jason Di Fiore, biologiste et directeur général d’Héritage Laurentien, l’organisme responsable du parc des Rapides.

Pourquoi les bernaches restent-elles en hiver au parc des Rapides et dans le secteur des rapides de Lachine? Parce qu’elles y sont nées, y ont appris à voler et y trouvent un milieu idéal toute l’année. Les grands oiseaux peuvent s’alimenter, élever leurs petits, muer et se reposer. Comme les jeunes bernaches reviennent nicher où elles ont été élevées, leurs effectifs continuent de croître d’une génération à l’autre. Lorsque des bernaches réussissent à se reproduire à un endroit, il devient alors difficile de les déloger.

Pas de prédateurs, pas de chasseurs, une nourriture abondante, voilà pourquoi elles  ont choisi  le parc des Rapides.

Explosion des naissances au parc des Rapides!

C’est un phénomène observé partout en milieu urbain, car « les pratiques de gestion des berges des grandes villes et le comportement des citoyens viennent favoriser encore plus l’expansion des populations », indique M. Di Fiore  avant de rappeler qu’il ne faut pas les nourrir pour plusieurs raisons.

 « La coupe fréquente et agressive de la pelouse, l’alimentation par les humains et la création de fenêtres d’observation le long du fleuve constituent tous des facteurs favorisant la croissance des populations de bernaches », ajoute-t-il. Les fenêtres d’observation sont des ouvertures faites dans la végétation pour permettre aux promeneurs de voir le fleuve et les rapides. Celles-ci ont tendance à faciliter le déplacement des bernaches.

Au début des années 2000, l’organisme dénombrait seulement deux couples nicheurs de bernaches dans le secteur compris entre la rue Fayolle et la rue Raymond. La présence de la bernache du Canada restait anecdotique selon le gestionnaire du parc des Rapides. En 2017, des inventaires ornithologiques réalisés dans le même secteur montraient une hausse de 1000% des naissances  : 177 canetons alors qu’on en comptait seulement 15 par année en moyenne, entre 2002 et 2006!

Les bernaches commencent habituellement à se reproduire à l’âge de deux ou trois ans. Comme elles peuvent vivre jusqu’à vingt ans ou plus, ça peut faire beaucoup d’oisillons au cours d’une vie.

Une relation amour-haine avec les résidents et résidentes de LaSalle

Les bernaches picorent le grain laissé par un citoyen mal informé

Cette préférence des bernaches pour les terres gazonnées au bord de l’eau n’est pas sans impact au parc des Rapides. 

L’été, les bernaches endommagent l’herbe et d’autres plantes. Elles compactent aussi le sol. Leurs excréments abondants souillent les sentiers et les pelouses et peuvent contribuer à la contamination des plans d’eau voisins, par des parasites et des bactéries coliformes. Lors de la nidification et de l’élevage des petits, elles deviennent parfois agressives envers les humains et leurs animaux de compagnie.

Certains usagers du parc des Rapides se plaignent donc de ces désagréments. Mais, ces grands oiseaux si symboliques de nos contrées font aussi la joie des promeneurs, des observateurs d’oiseaux et des photographes. « Les avis sont très partagés », conclut  Jason Di Fiore.

Crédit pour la photo des bernaches en vol : Ginette Lajoie.


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Céline Belzile
Résidente du Bronx depuis 20 ans, Céline et son mari Claude y ont élevé leurs deux garçons. Biologiste et spécialiste en environnement de formation, Céline a travaillé pour Hydro-Québec pendant 25 ans, à titre de chargée de projets et gestionnaire. Elle a siégé sur plusieurs panels lors de consultations publiques de grands projets hydroélectriques. Elle considère que la participation citoyenne et la communication sont au cœur du dynamisme d'un quartier.