Verdun : Kama La Mackerel dévoile son Rituel du corps île, poésie du corps queer dans une expo

L’artiste multidisciplinaire Kama La Mackerel présente pour la seconde fois son exposition d’arts interdisciplinaires Rituel du corps île, poésie du corps queer au Quai 5160, la maison de la culture de Verdun.

Dans le cadre de CAM en tournée initié par le Conseil des arts de Montréal, Mme La Mackerel a été sélectionnée par trois maisons de la culture de Montréal pour présenter son exposition artistique durant la saison 2024-2025. Après son passage au Quai 5160 jusqu’au 15 décembre, l’exposition s’installera à la maison de la culture Marie-Uguay dans Le Sud-Ouest, avant de finir à Côte-des-Neiges en 2025.

L’artiste, ravie d’avoir obtenu ce partenariat, souligne l’importance du rôle que jouent les maisons de la culture dans la démocratisation de l’art dans notre société. Mme La Mackerel se remémore qu’elle-même n’avait pas les moyens d’assister à des pièces de théâtre à son arrivée à Montréal en 2012. 

 « Il y a des personnes très spécifiques qui partent dans les galeries d’art ou qui partent dans des théâtres. Or, des maisons de la culture, c’est tout le monde qui y va ! », s’exclame l’artiste en entrevue avec Nouvelles d’Ici. Selon elle, les maisons de la culture parviennent à briser ces inégalités et permettent à tous d’avoir accès à l’art, ce qu’elle apprécie particulièrement.

Implication dans la vie communautaire

Mme La Mackerel ajoute qu’il est important pour elle que ses « œuvres puissent avoir ce contact avec un plus grand public, plus varié, plus diversifié ».

En plus d’exposer ses œuvres, Mme La Mackerel a organisé une série d’ateliers de création en arts interdisciplinaires pour la communauté 2ELGBTQI+ à Verdun, du 27 octobre au 6 novembre. En tant qu’artiste, elle valorise l’engagement avec son public.

« Ça m’a permis aussi de rencontrer des gens de la communauté, de pouvoir créer ensemble, de leur présenter mon processus de création et de leur donner des outils à eux/elles-mêmes pour pouvoir créer aussi », dit-elle.

L’Île Maurice au cœur de son exposition

En 2020, ce pays de l’Afrique de l’Est a été frappé d’une importante marée noire après l’échouement d’un navire transportant du fioul. L’événement surnommé MV Wakashio a grandement affecté la faune et la flore de la région.

Mme La Mackerel, originaire de l’Île Maurice, s’est grandement inspirée de cette catastrophe environnementale pour peaufiner son discours portant sur la souveraineté des îles. Très attachée à la terre qui l’a vu naître, elle souligne la nécessité de « reconsidérer notre relation aux îles, aux océans et aux écologies ».

Mme La Mackerel ajoute qu’en tant que personne transgenre, le discours de revendication des îles se relie bien à son combat sur la souveraineté du corps. 

Selon elle, « on n’a pas de souveraineté sur notre propre corps, c’est toujours d’autres personnes, des politiciens, différents paliers du gouvernement qui prennent des décisions sur nos corps. Donc, pour moi, il y avait un lien là-dedans dans cette démarche pour pouvoir redonner une forme d’indépendance à ce que moi j’aime appeler “le corps de l’île”». 

Elle ajoute avoir voulu mettre en conversation « cette relation entre le corps et le territoire, le corps et le cours d’eau et le corps et l’océan ».

Durant son processus de création, l’artiste multidisciplinaire a mis un point d’honneur à écouter et « permettre à l’île elle-même de parler ». Elle inclut plusieurs aspects naturels et culturels de son pays dans son exposition.

Le public retrouvera neuf photos prises à l’Île Maurice, des extraits poétiques en français, en anglais et en créole mauricien, deux vidéos et une installation.

Jusqu’au 15 décembre, le public pourra visiter cette exposition gratuite qui met en vedette la relation de l’artiste avec sa terre natale. 

La photo de couverture a été prise par Myrialine Catule le 9 novembre 2024.