Des gens cuisinent.
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Apprendre à cuisiner à LaSalle et favoriser l’inclusion

Depuis l’automne dernier, la Corporation L’Espoir à LaSalle offre des ateliers de cuisine. Il s’agit d’un organisme de soutien aux personnes avec un trouble du spectre de l’autisme ou avec une déficience intellectuelle, ainsi qu’à leurs familles. Les séances de cuisine sont ouvertes à tout le monde.

Ouvert aux membres de l’organisme et au public, sur inscription, chaque atelier se donne un vendredi sur deux dans la grande cuisine du Carrefour récréatif et communautaire de LaSalle, jusqu’au mois de mars. Nouvelles d’Ici a pu assister à l’atelier du 24 janvier dernier, où il régnait une atmosphère bon enfant. Au menu cette semaine, le plat haïtien de riz aux champignons djon-djon, avec tarte au chocolat.

À l’initiative de la directrice générale Louise Guillotin, la Corporation a engagé la cheffe cuisinière Priscille Loewengouth. Celle-ci enseigne des techniques de cuisine à des personnes neuroatypiques. Elle est également accompagnée d’intervenantes et d’intervenants de la Corporation à chaque atelier. Autant des employés de la Corporation l’Espoir que leurs amies et amis se joignent à l’activité. 

À chaque séance, le groupe est divisé en deux. L’un s’occupe du salé pour l’entrée ou le repas principal et l’autre s’occupe du sucré pour le dessert.

Durant l’activité, la cheffe se promène pour superviser le tout et répondre aux questions. Lorsque l’activité se termine, c’est l’heure de goûter et de remplir ses bols, car tout le monde repart avec au moins une bonne portion de chaque recette, voire plus. À la fin de chaque atelier, les participantes et participants décident du menu du prochain atelier.

« La différence quand il y a des citoyens, c’est qu’il y a beaucoup d’entraide. Ils se mélangent tous ensemble et puis, ça casse des barrières. Les gens craignent moins la différence. Ils se rendent compte que même si on est différents, on a tous nos forces et nos faiblesses », exprime Mme Loewengouth, en ajoutant que les membres de la Corporation L’Espoir sont très passionnés et débordent d’enthousiasme durant les ateliers.

Elle remarque que cet enthousiasme s’est d’ailleurs canalisé avec le temps et ces personnes ont désormais beaucoup plus de facilité à se concentrer, par rapport aux premiers ateliers. Elles ont aussi grandement amélioré leur technique. « Ils pourraient être commis dans de grands restaurants, ils sont précis, minutieux, ils font attention, ça nous permet de faire plus de recettes », dit la cheffe de cuisine.

Malgré tout, les membres sont assez autonomes. Certaines et certains vivent d’ailleurs seuls en appartement.

« La cuisine, ça développe la confiance en soi, l’esprit d’équipe. Ça développe aussi le côté éducatif, ils apprennent des choses. Ça développe l’esprit critique. Ils ne suivent pas bêtement la recette », analyse Mme Loewengouth.

Elle ajoute que plutôt que d’acheter des mets préparés d’avance, apprendre à cuisiner est à la fois utile pour le portefeuille, mais aussi pour la santé.

Témoignages de participantes et participants

Un membre de la Corporation, Vincent Picher, participe aux activités de cuisine depuis 2020, donc avant même leur forme actuelle. Il est fier de dire qu’il fait maintenant des « grilled-cheese » pour sa mère ou même des omelettes aux épinards.

« J’aime les techniques qu’on apprend dans l’atelier. Le travail d’équipe, c’est ce que j’aime le plus dans une cuisine », dit-il. Il est si motivé par la cuisine qu’il aimerait donner des ateliers dans les écoles.

« Ça me permet de faire de la cuisine à la maison et ailleurs, comme au Club des consommateurs de Pointe-Saint-Charles. On ramène de la nourriture et on peut refaire les recettes à la maison. Ça nous permet de voir du monde et sortir de chez soi », pense Brigitte Lessard, une autre membre de la Corporation.

Elle raconte qu’elle a fait huit recettes de sauce à spaghetti durant le temps des Fêtes avec son copain qui peut ainsi réapprendre à cuisiner avec elle. Depuis le début des ateliers, elle a appris à faire sa propre pâte et de la tourtière, entre autres.

À l’initiative de son amie, Marisol Caudillo Lugo a voulu tester l’activité pour une première fois. « En étant mexicaine, j’aime beaucoup la communauté et connaître de nouvelles personnes. Je ne suis pas bonne en cuisine, je brûle tout », rigole-t-elle. Elle dit avoir été rassurée par le fait qu’il n’est pas nécessaire d’avoir de l’expérience pour participer à l’atelier.

« En étant en contact avec des gens différents, c’est comme ça qu’on devient empathique et qu’on peut lutter pour des causes qui ne sont pas nos causes. J’aime être avec des gens de différentes cultures », ajoute Mme Caudillo Lugo.

Déjà, elle a appris à faire des bananes pressées à la friteuse et souhaite revenir, puisque cette activité fait du bien à sa santé mentale en lui permettant de rire et s’amuser. Pour elle, il est primordial d’inclure les personnes neuroatypiques à la société et d’avoir ce genre d’activité.

« Les membres sont très inclusifs. Dès que je suis arrivé, tout le monde s’est présenté et était super agréable. Je me suis sentie la bienvenue, même si pratiquement personne ne me connaissait. La fille de mon amie était aussi incluse, même si c’est une enfant », se réjouit-elle.

Intéressé à participer ?

Pour participer aux ateliers de cuisine inclusive, il faut s’inscrire par courriel à info@espoir.org ou par téléphone au 514 367-3757.

Prochaines dates disponibles:

  • 7 février 2025
  • 21 février 2025
  • 14 mars 2025
  • 28 mars 2025

La photo en haut de cet article a été prise par Carl Sincennes le 24 janvier 2025.


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Carl Sincennes, Initiative de journalisme local
En tant que journaliste, Carl couvre les affaires municipales et civiques pour Nouvelles d’Ici dans le cadre de l’Initiative de journalisme local. Il couvre l'actualité du sud-ouest de Montréal depuis 2019. Après avoir fait ses classes dans plusieurs stations régionales de Radio-Canada au pays, il a été journaliste pour le Messager LaSalle (devenu Métro LaSalle, durant son passage) et la radio CKVL, avant de rejoindre Nouvelles d’Ici. Carl a un baccalauréat en journalisme de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM). Intégrer l’équipe de Nouvelles d’Ici était donc pour lui la suite naturelle des choses.