L’art contemporain est dynamique à Montréal, et des artistes comme An Laurence Higgins jouent un rôle stimulant sur cette scène. Nommée commissaire en résidence au Quai 5160, l’artiste s’apprête à enrichir la programmation culturelle automnale 2024 à Verdun avec une approche innovante et inclusive.
An Laurence a commencé sa carrière artistique dès son jeune âge, explorant d’abord des genres musicaux populaires tels que le rock et le folk. Sa passion pour la musique l’a ensuite conduite vers le classique, où elle a suivi sa formation universitaire. Cependant, son désir d’explorer d’autres formes d’art l’a amenée à s’intéresser à l’art visuel et aux pratiques multidisciplinaires.
« Maintenant, dans ma pratique personnelle, je fais de la musique expérimentale, de la composition et de l’art multidisciplinaire », explique-t-elle en entrevue avec Nouvelles d’Ici. En 2022, elle a présenté une exposition à Gatineau, marquant ainsi son entrée dans le monde du commissariat artistique. Cette expérience lui a permis de découvrir les défis et les opportunités liés à la direction artistique.
Un rôle de commissaire engagée
Il y a près d’une année, An Laurence a été sélectionnée pour le projet de commissaire en résidence du Réseau des Maisons de la culture de Verdun. Ce programme, soutenu par le ministère de la Culture et la Ville de Montréal, vise à promouvoir l’engagement artistique au sein des communautés locales. Au Quai 5160, où elle est en résidence, An Laurence élabore une programmation automnale qui reflète sa signature artistique. Une programmation que le public pourra découvrir dès le 12 octobre.
Son rôle ne se limite pas, toutefois, à la simple organisation d’événements. An Laurence s’engage à créer un impact significatif en intégrant des artistes de divers horizons et en réfléchissant à la manière d’accueillir le public. « C’est super motivant de chercher des artistes, certains que je connaissais, d’autres que je ne connaissais pas », confie-t-elle.
Une programmation diversifiée
Diversité et inclusion, ces concepts seront au cœur de la programmation automnale d’An Laurence. À travers ses choix, elle souhaite en effet montrer les différentes intersections des identités et donner une voix aux artistes issus de milieux variés. « Je voulais vraiment qu’il y ait une cohérence dans ce que je proposais », explique-t-elle.
Pour ce faire, elle a privilégié des collaborations avec des artistes comme Kama la Mackerel, qui se spécialise dans les arts visuels et le travail communautaire, ou encore, les compositrices de musique électronique, Rehab Hazgui et Anoush Moazzeni. An Laurence prévoit également des ateliers pour la population queer, permettant ainsi une interaction directe entre les artistes et le public.
Il ne s’agit pourtant pas, se défend-elle, de faire dans le tokenisme, cette pratique superficielle visant à donner une visibilité seulement symbolique aux groupes sous-représentés. À ce sujet, An Laurence précise que « Les artistes minorisés, on a tous vécu ça d’avoir été sélectionnés juste parce qu’on était la personne qui allait faire valoir le mandat d’un organisme. De se dire, regardez, on présente la diversité. Et après, de se demander, est-ce qu’on m’a vraiment prise parce qu’on pense que j’ai du talent ou parce que c’est cohérent avec les autres artistes. »
Par ailleurs, la qualité et la diversité des équipements et des espaces qu’offre le Quai 5160 permettent à l’artiste d’aller au-delà des arts visuels et la musique pour élargir ses choix de programmation.
Défis et apprentissages
L’un des défis majeurs qu’An Laurence a rencontrés est son incursion dans le monde de la mode. Bien qu’elle ne vienne pas de ce domaine, elle a eu l’idée d’organiser un défilé de mode pour présenter des créations artistiques. « C’était un gros défi, car le domaine de la mode est très commercial, et moi, je suis vraiment à l’opposé du commercial », admet-elle. Ce projet a nécessité beaucoup d’apprentissage et de recherche, mais elle est déterminée à relever ce défi.
Le défilé de mode programmé à l’inauguration du programme est considéré comme une expérience unique par Marc Daoust, agent culturel au Quai 5160 et diffuseur de l’événement. Unique de par son caractère anti conventionnel du fait que les créations proposées par les 5 designers, seront portées par des volontaires, monsieur et madame tout le monde. « Les gens qui vont assister au défilé de mode, ils vont voir leurs voisins, leurs sœurs, leurs amis », indique M. Daoust. De plus, ajoute Mme Higgins, les mannequins seront maquillés par des stagiaires de l’École d’enseignement professionnel de Verdun.
À travers cette approche, l’artiste s’efforce de créer une programmation qui non seulement met en valeur des artistes diversifiés, mais qui engage également la communauté verdunoise. Son approche multidisciplinaire et inclusive promet de faire de la saison automnale 2024 un moment fort pour l’arrondissement.
Un événement gratuit
Le Quai 5160 est l’une des maisons de la culture de Montréal pour lesquelles il y a une tarification à la billetterie. Mais, fait exceptionnel grâce à ce projet d’An-Laurence Higgins, l’accès pour tous les rendez-vous de cette programmation est gratuit.
La photo d’ouverture a été prise par Nouri Nesrouche.
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