Il y a 40 ans, une aventure a commencé sur la rue Wellington à Verdun. Liz Ramirez et Augusto Savaria, tous deux originaires du Pérou, ont ouvert les portes de Villa Wellington, un restaurant qui allait devenir une référence pour les Montréalais et Montréalaises en quête de saveurs péruviennes.
Arrivé au Québec à l’âge de 24 ans, M. Savaria avait d’abord des projets de retour au Pérou, une fois économisé de quoi s’acheter un camion de transport. Mais le destin en a décidé autrement, et c’est en rencontrant Liz Ramirez, aussi d’origine péruvienne, qu’il a trouvé son point d’ancrage à Montréal.
Après avoir servi des années dans la restauration, le couple décide de fonder son propre établissement. Ils trouvent un local à Verdun, au coin de la rue Wellington et de la 2e Avenue. Ils y accrochent alors l’enseigne Villa Wellington.
Le menu qui fait la différence
Au départ, leur carte propose un menu typique de dîner québécois : hot-dogs, pizzas et déjeuners traditionnels. Cependant, l’insistance de la clientèle à vouloir découvrir la cuisine péruvienne conduit le couple à y ajouter progressivement des plats de leur pays d’origine.

« Il y a un gars de la Ville de Verdun qui venait au moins trois fois par semaine, confie Mme Ramirez. Un jour, il m’a demandé : « Pourquoi tu ne fais pas la bouffe de ton pays ? » »
Pourtant, cette dernière était certaine que personne n’aimerait la nourriture péruvienne. « Mais là, j’ai dit à mon mari : « On va introduire un plat péruvien dans le menu. »» C’est ainsi qu’ils ont commencé à servir des classiques péruviens tels que le ceviche de poisson ou de fruits de mer, et le lomo saltado d’influence cantonaise, tous devenus des incontournables du menu aujourd’hui.
C’est leur fils, Ricardo Savaria, qui les convainc de réduire le menu à une quarantaine de plats, avec seulement une petite section mexicaine, aux côtés des plats péruviens. Un menu qui va asseoir la réputation de Villa Wellington. Pour entretenir cette réputation, sa mère fait des allers-retours entre Montréal et le Pérou afin d’y dénicher de nouvelles recettes.
Tout le monde aime avec Michel Louvain et Marguerite Blais : un tournant médiatique pour le restaurant de Verdun
Le passage du couple dans une émission de télévision animée par Michel Louvain, Tout le monde aime, est un moment décisif pour Villa Wellington. C’était au début des années 1990.
L’ancienne ministre des Aînés et députée de Saint-Henri-Sainte-Anne, Marguerite Blais, était une cliente du restaurant, raconte Mme Ramirez. Comme l’élue avait deux enfants adoptifs d’origine péruvienne, elle a été invitée à l’émission consacrée ce jour-là au Pérou et a proposé au couple de restaurateurs de participer.
C’est une opportunité pour eux de faire découvrir la cuisine péruvienne au grand public. M. Savaria prépare une sélection de plats, dont la patate farcie au bœuf.
Il parlait un français avec un accent, se souvient son épouse, et disait à la caméra : « Il faut que vous essayiez ça, c’est très bon ! Ça ressemble beaucoup à un plat québécois. C’est comme un pâté chinois ». Puis là, poursuit-elle, « Michel Louvain commence à rire, et lui dit : « Ah oui, c’est comme un pâté chinois ! » ».
L’accent et la passion de M. Savaria ont conquis le public, l’émission a un impact immédiat : le téléphone du restaurant n’arrête plus de sonner. Les gens affluent, curieux de goûter les plats présentés à la télévision.
Grâce à cette émission, le restaurant de Verdun, jusque-là peu connu à Montréal, est devenu un ambassadeur de la cuisine péruvienne, une destination culinaire incontournable.
La pandémie a été un test, confie Mme Ramirez. Il a fallu s’adapter rapidement et proposer des livraisons à domicile. Le soutien de sa clientèle a permis à Villa Wellington de traverser cette période difficile tout en renforçant les liens.
L’avenir de la Villa s’écrit encore sur Wellington
Aujourd’hui, Liz Ramirez est fière du chemin parcouru et de l’héritage qu’elle laisse à son fils. Son mari Augusto Savaria et elle se tournent vers l’avenir avec optimisme.
Leurs quatre enfants ont tous grandi dans l’univers de la restauration, mais c’est Ricardo Savaria qui a choisi de poursuivre dans cette carrière. Il reprendra le flambeau devant les fourneaux. « Je mourrais dans cette cuisine », plaisante-t-il en affirmant ne jamais vouloir déménager.

Ensemble, les Savaria-Ramirez souhaitent célébrer leur belle histoire à Verdun en continuant à offrir cuisine et souvenirs qu’ils espèrent inoubliables pour la clientèle de Villa Wellington qui va bientôt célébrer ses 40 ans.
Les photos dans cet article ont été prises par Nouri Nesrouche en février 2025.
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