À LaSalle, les commerces sont-ils prêts pour l’interdiction des articles de plastique à usage unique ?

À moins d’un mois de l’entrée en vigueur de l’interdiction à Montréal de plusieurs articles de plastique à usage unique dans la restauration, Nouvelles d’Ici a voulu sonder des commerces de Verdun, LaSalle et Lachine pour faire le point sur leur niveau de préparation.

« Je vois ça d’un bon œil. À la base, ils visaient en premier les restaurants et cafés qui utilisent encore la styromousse. Il y a maintenant plusieurs produits compostables qui s’offrent maintenant pour la restauration », déclare la co-propriétaire du Café Eviza, Ève Champagne.

Elle affirme que plusieurs clients ont déjà l’habitude d’amener leurs tasses réutilisables, d’autant plus le café offre un rabais à ces personnes.

« Ça ne nous touche pas vraiment, sauf pour les ustensiles à emporter. Le coût des ustensibles en bambou ou en bois versus les ustensiles en plastique est exorbitant. Ça nous force à demander aux clients s’ils en ont vraiment besoin », explique-t-elle.

Mme Champagne confirme que tout est prêt pour le 28 mars. Les ustensiles auront été changés et la vaisselle réutilisable sera davantage utilisée dans le seul café du Bronx où plus aucune styromousse ou paille en plastique n’est utilisée depuis quelques temps.

« Si le règlement a été mis en place, c’est pour des raisons écologiques. Pour ma part, j’en utilisais un petit peu, surtout pour les contenants de soupe. Sinon, le reste est mis dans des contenants d’aluminium », précise la propriétaire de Délices d’ici, Cristel Guérard, avant d’ajouter que « faire changer la mentalité des gens, ce n’est pas gagné ».

Toujours à la recherche d’une solution, auprès de ses fournisseurs, pour remplacer certains contenants en plastique, elle a bon espoir d’y arriver avant le 28 mars. Les contenants en carton ne sont malheureusement pas adaptés pour le prêt-à-manger.

Des contenants mutualisés pour un projet pilote de l’ASDCM

Sébastien Ridoin, directeur général par intérim de l’Association des sociétés de développement commercial de Montréal (ASDCM), est convaincu que cette règlementation est capitale pour faire changer nos modes de consommation. « On est rendus là pour assurer la qualité de vie de tous », renchérit-il.

En plus de l’information et de l’accompagnement proposés aux commerces montréalais, l’ASDCM a lancé un projet pilote de « contenants mutualisés », sur certaines artères dans l’idée de tester l’approche pour l’étendre aux autres. Consigne sur les contenants réutilisables, provenant d’un commerce à ramener dans un point de dépôt ou encore système d’emprunt selon le « modèle Bixi » où il est possible de le prendre à un endroit et le remettre à un autre endroit participant, mais sans frais, sont les deux options à l’étude.

« Le premier constat est qu’il n’y a pas de solutions parfaites pour l’ensemble des comptoirs alimentaires. Pour certains, il y a des freins importants comme la pénurie de main-d’œuvre. D’autres adhèrent et enlèvent tous leurs contenants à usage unique », fait-il remarquer. Interrogé à ce sujet, il ne peut se prononcer sur le taux de confirmité des commerces à la date fatidique du 28 mars.

Un guide sur les bonnes pratiques pour la transition alimentaire
Pour aider les commerces et la population à développer de meilleurs réflexes, le guichet unique pour la transition alimentaire (GUTA) a préparé un guide des bonnes pratiques. De son côté, Concertation Montréal a publié Commerces en action pour la transition écologique incluant des sections sur la réduction des emballages et sur le gaspillage alimentaire. PME MTL a également distribué des feuillets d’information dans les commerces concernés.

Interdiction des contenants à usage unique à Lachine et Verdun

La photo en haut de cet article est une photo de la rue Centrale dans le quartier du Bronx à LaSalle prise par Karine Joly.