Bâtisse de KSF devant la terrasse Serre à LaSalle. Juillet 2025. Crédit photo - Odile Joron
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30 ans de KSF : une entreprise qui vit au rythme du fleuve à LaSalle

En 1995, trois amis ont décidé de fonder une petite école itinérante de kayak de rivière : Kayak sans frontières (KSF). Trente ans plus tard, Hugo Lavictoire, Kristine Choinière et leur entreprise roulent leur bosse en tant que membres importants de la communauté laSalloise. Aux portes de sa quatrième décennie, KSF continue d’évoluer au rythme du fleuve.

Planches de surf dans la bâtisse de KSF en juillet 2025. Crédit photo - Karim Moore
Planches de surf dans la bâtisse de KSF en juillet 2025. Crédit photo – Karim Moore

Grands rêves d’une petite nation

C’est de la rivière Petite Nation, en Outaouais, qu’a surgi KSF, une jeune école de kayak opérant les fins de semaine. Rapidement, parmi tous les cours d’eau que la bande descendait, l’allure des rapides de Lachine devint impossible à ignorer. « Un fleuve avec des rapides comme ça, c’est pas mal unique », explique Hugo Lavictoire, fondateur de KSF. La proximité avec la ville et la qualité de l’eau, décrite par M. Lavictoire comme une des meilleures dans la région, rendent cette portion du Saint-Laurent propice aux activités nautiques

« À un moment donné, on a vu cette bâtisse qui était inutilisée et on s’est dit : “Ça ferait une belle base de kayak, ça” », poursuit M. Lavictoire. KSF s’est donc installé au parc des Rapides en 1999, dans un local ayant auparavant servi de scène pour des géants de la chanson québécoise tels que Céline Dion et Jean-Pierre Ferland lors de spectacles de la fête nationale. 

Au fil des années, l’offre de l’entreprise s’est élargie, le surf s’ajoutant au kayak de rivière en 2004, puis la planche à pagaie (ou SUP) en 2007. En 2018, l’entreprise fait l’acquisition de Rafting Montréal, élargissant ainsi son domaine d’expertise. 

Si le surf est leur plus grand succès, la popularité du SUP a bondi dans les dernières années. « On est passés de 2 ou 3 planches à 100 planches », explique Kristine Choinière, directrice adjointe de KSF. « Et à mille clients par année », renchérit M. Lavictoire, son conjoint et partenaire d’affaires. « Là, ça baisse », continue-t-il, citant l’accessibilité et le faible coût des planches comme les causes de la diminution des locations.

Kiosque de KSF à LaSalle en juillet 2025. Crédit photo - Odile Joron
Kiosque de KSF à LaSalle en juillet 2025. Crédit photo – Odile Joron

J’irai où tu iras

La vision de KSF, de transformer le fleuve Saint-Laurent en un endroit prisé des activités nautiques, ne sort pas de nulle part. Vers la fin des années 80, plusieurs kayakistes se réunissaient en clubs et affrontaient les rapides et la vague à Guy, cette dernière nommée en hommage à l’un d’entre eux, Guy Tremblay. « La première fois que je suis venu, c’est des amis qui m’ont initié », indique M. Lavictoire, décrivant le système de parrainage commun à l’époque. 

Cet aspect communautaire mis en branle par ses précurseurs demeure présent chez KSF. Membre actif de la communauté laSalloise, l’entreprise se donne la mission de promouvoir l’attrait du fleuve. Son fondateur explique vouloir que les gens du coin s’approprient le Saint-Laurent. KSF se place donc au centre de la communauté nautique locale, la faisant grandir d’année en année.

Un lieu à protéger

Si, à ses débuts, la présence d’un important lieu de nidification d’oiseaux migrateurs près des rapides de Lachine rendait les autorités locales réticentes aux opérations de KSF, l’environnement est rapidement devenu une opportunité. « Pour moi, ça ne faisait pas de sens de juste profiter du fleuve et de ne pas essayer de le protéger », raconte M. Lavictoire. 

C’est pour cette raison que l’entreprise s’est alliée à de nombreuses initiatives écologiques, comme l’organisme Héritage Laurentien dont le but est de protéger le Saint-Laurent et sa faune. KSF est aussi membre du Fonds plein air 1% pour la planète, auquel il verse un centième de ses profits. « C’est une responsabilité qu’on s’est donnée », renchérit M. Lavictoire. Cette responsabilité, c’est celle de conserver le fleuve dont ils profitent afin que d’autres puissent en bénéficier.

Kristine Choiniere et Hugo Lavictoire de KSF. Juillet 2025. Crédit photo - Odile Joron
Kristine Choiniere et Hugo Lavictoire de KSF. Juillet 2025. Crédit photo – Odile Joron

Fêter 30 ans en grand

Pour célébrer son trentenaire, KSF organise la « Fête du fleuve », une grande célébration qui aura lieu le 26 juillet prochain. De 11h à 22h, la terrasse Serre, voisine du bâtiment de KSF à LaSalle, se transformera en une fête d’anniversaire où tous sont invités. Le but de l’activité est simple : « mettre en valeur le fleuve et toutes les activités nautiques non motorisées qu’on peut [y] faire », explique M. Lavictoire.

Dans cette lignée, différentes activités, plusieurs gratuites, seront offertes, dont le kayak, le surf et la planche à pagaie. KSF a aussi convoqué « un petit village d’exposants » d’ici et d’ailleurs qui animeront des kiosques lors de la fête. Parmi ceux-ci, une entreprise locale de maillots de bain féminins, des planches d’équilibre (balance boards) montréalaises et une offre alimentaire diversifiée.

À la tombée du jour, les festivités battront leur plein, alors que le Verdunois Mike Clay présentera deux heures de concert et DJ set, puis les couche-tard auront droit à la première du film « Conectados » de Nathan Plamondon présenté par Ouisurf. KSF entame donc sa quatrième décennie en grande pompe avec une célébration à ne pas manquer.

Karim Moore
Collaboration spéciale
Résident de Notre-Dame-de-Grâce, Karim est un étudiant de 5e secondaire au Collège Sainte-Anne de Lachine. Il s’implique dès le début de ses études au journal étudiant EKRI, et en devient le rédacteur en chef à l’automne 2024. Son stage d’une semaine à Nouvelles d’ici lui a permis d’approfondir son intérêt pour le journalisme tout en lui donnant des idées pour faire évoluer le journal de son école à la rentrée.


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